titre : Samedi 14 novembre
auteur : Vincent Villeminot
édition : Sarbacane
collection : Exprim'
nombre de pages : 213
parution : 2 novembre 2016
Synopsis :
Il quitte l'hôpital au matin, monte dans le métro. Son regard croise celui d'un passager.
Il reconnaît le visage de l'un des tueurs et décide de le suivre.
Mon avis :
Samedi 13 novembre. Je n'écoute pas les informations, alors ce soir là, je me suis couchée sereine ou stressée, je ne sais plus mais en tout cas sans aucune pensée d'attentats. Samedi 14, je me suis levée c'est en arrivant à la danse que j'ai appris. J'ai appris que des gens s'étaient fait sautés durant un concert au bataclan, tuant et blessant des dizaines de personnes. J'ai appris que des gens avaient tiré sans sommation sur des personnes tranquillement installées à la terrasse d'un café, marchant dans la rue, écoutant un concert. J'ai appris ces monstruosités et je n'ai rien ressenti. Rien à part un vide. Un vide gigantesque et colossale. Un vide abyssale m'aspirant toute entière. J'ai vécu deux jours dans le brouillard, déconnectée. Et puis je me suis rendu compte, et j'ai pleuré.
Samedi 14 novembre n'est pas un roman biographique sur les attentats, c'est une fiction sur l'après, sur les réactions, sur l'espoir,
Ce livre est époustouflant.
Tellement que même maintenant, deux semaines après l'avoir lu, j'ai toujours du mal à en parler.
Ce livre est incroyable.
B. , un jeune homme se trouvant à la terrasse et ayant perdu son frère, voit l'assassin, et le suit.
Il y a tellement de choses à dire. Sur B. sur Leila, sur Marie, sur tous ces gens. Que dire, que taire ?
Ce livre est magique.
On arrive dans un huit-clos éprouvant et perturbant.
B. est perturbant. Métamorphosé par la vengeance, ses actes sont durs et choquants. Et la question est : à partir de quand nous paraissent-ils choquants ? A partir de quand nous disons que B. va trop loin ?
On se pose des questions, on réfléchit.
Cette lecture m'a tenue en haleine pendant deux heures. Deux heures pendant lesquelles j'écoutais Paint it black en boucle, deux heures pendant lesquelles j'étais stressée, deux heures pendant lesquelles mon coeur tentait de s'échapper de ma poitrine, deux heures pendant lesquelles mes yeux pleuraient à intermittence.
Ce livre est magnifique.
Ce livre est une merveille.
"- On part quand même. Trois mois. Six, peut être. Le temps qu'il faut.
- Qu'il faut pour quoi ?
Pour s'arrêter, pensa le jeune homme. Comprendre ce qui a foiré. Étudier, lire. Pardonner ce qui doit l'être et qui peut l'être. Devenir meilleur."
"C'est pour cet instant où la beauté somme les spectateurs de ce taire, de voir, d'entendre, que Marie doit continuer. Pense-t-elle. Espère-t-elle. Parce que c'est la beauté qui peut sauver le monde."
Ps : j'ai eu la chance de pouvoir assister à une rencontre avec l'auteur. C'était une soirée dure et haute en émotions. J'étais ravie de rencontrer Vincent Villeminot et d'avoir fait dédicacer mon livre💕 J'ai hâte de lire d'autres de ses romans et de le revoir lors du salon du livre à Montreuil.
Pps : je vous renvoie à l'article d'une amie qui parle magnifiquement bien de ce roman. Il s'agit de Shinmoku du Monde Fantasyque →