lundi 26 septembre 2022

La saga Hadès & Perséphone, de Scarlett St Clair

            Hades et PersephoneHades et Persephone - Tome 01 A touch of DarknessHadès et Perséphone, tome 2 : A touch of ruin par St. Clair   Hadès et Perséphone, tome 3 : A touch of malice par St. Clair

Titre : Hadès & Perséphone
Tome1 : A Touch of darkness
Tome 2 : A Touch of Ruin
Tome 3 : A Touch of malice
Edition : Hugo Publishing 
Collection : New Romance
Nombre de pages du tome 1 : 429
Parution du tome 1 : 5 mai 2022
Coût : 18€


4ème de couverture du tome 1

Perséphone n'est la déesse du printemps qu'en titre. Depuis qu'elle est toute petite, les fleurs se ratatinent à son contact. Après s' être installée à New Athens, elle espérait mener une vie discrète, dans la peau d'une journaliste mortelle. Tout change lorsqu'elle s'assied dans une boîte de nuit clandestine pour jouer une partie de cartes avec un étranger hypnotique et mystérieux.

Hadès, le dieu des morts, a bâti un empire du jeu dans le monde des mortels et ses paris favoris sont réputés impossibles. Mais rien ne l'a jamais intrigué autant que la déesse qui lui offre une aubaine laquelle il ne peut résister. Après sa rencontre avec Hadès, Perséphone se retrouve liée par un contrat avec le Dieu des morts, et ses conditions sont impossibles : Perséphone doit créer la vie dans le monde souterrain ou perdre sa liberté à jamais. Le pari ne se limite cependant pas à exposer l'échec de Perséphone en tant que déesse. Alors qu'elle s'efforce de semer les graines de sa liberté, son amour pour le Dieu des ténèbres grandit - un amour à la fois envoutant et interdit.

Mon avis sur les 3 tomes

Attention, cette saga contient ENORMEMENT de scènes de sexe, qui par ailleurs ne sont pas du tout représentatives d'une sexualité épanouie.


Cette chronique se fera en deux temps : la première partie qui vous scandera mon amour pour la saga, et la deuxième, plus détaillée, pour ceux qui ont déjà lu Hadès et Perséphone. Pourquoi cette forme me demandez-vous ? Parce que j’ai lu les trois tomes en lectures communes avec des copines et qu’on les a enchainé, j’aurai donc du mal à me bien distinguer chaque tome pour une chronique. 


La première chose que je tiens à souligner est que Hadès et Perséphone est une romance extrêmement érotique ; ils « baisent » (pour utiliser les mots de l’autrice) quasiment à chaque chapitre. Les scènes sont explicites et il faut le savoir avant de commencer cette saga. 


Ensuite, que raconte Hadès et Perséphone ? Il s’agit d’une réécriture du mythe grec dans notre monde moderne. Perséphone est une déesse inconnue car sa mère, Déméter, a caché son existence aux dieux et aux humains. Quand le livre débute, cela fait trois ou quatre ans que Perséphone est enfin sortie de chez sa mère pour vivre une vie de mortelle, avec, bien sûr, quelques conditions qu’elle ne va pas respecter. 


L’évolution du personnage est assez incroyable. On passe petit à petit d’une fille timide à une jeune femme fière, puissante, menaçante, une véritable reine et déesse. J’ai aimé voir cette évolution, même si parfois je dois avouer qu’elle m’exaspérait, comme si elle prenait trop la confiance et se croyait au dessus des autres, comme les autres dieux qu’elle critique. 


Les personnages secondaires sont aussi très bien décrits, perdant parfois un peu de place à mon goût. Je suis une véritable fan de Lexa, j’aime aussi beaucoup Sybille, Thanatos, Yuri…Je me méfiais de Leucé, mais ça, seul le tome 2 vous le dira ;) J’ai aimé découvrir les autres dieux à travers les yeux de Perséphone, j’ai aimé qu’elle se trompe, qu’elle change d’avis vis à vis d’eux et j’ai hâte de rencontrer de nouveaux Olympiens dans le troisième tome. J’ai l’impression qu’à son contact, ils deviennent plus « humains »


Pour ce qui est d’Hadès, il est dépeint comme le dieu sexy par excellence, puissant, virile, mystérieux…Il est tout simplement parfait, un pur fantasme. Malgré tout, il y a quelques petites choses qui m’ont dérangée : la violence des rapports sexuels, la jouissance à chaque fois, rapide comme l’éclair, ses mensonges, son manque de communication et il avait comment dire…. Un côté oppressant. J’ai du mal à comprendre comment ce dieu si vieux et si puissant a pu s’éprendre d’une vierge toute innocente comme Perséphone.  Mais bon, la volonté des Moires…


Pour ce qui est du tome 3, ce fût une déception. J’ai trouvé qu’il ne servait pas à grand chose ; à la fin du tome 2, au moment où Perséphone accepte d’épouser Hadès (mais WTF ? Ca aussi on y reviendra mais ma cocotte, c’est ton premier copain, tu dois pas avoir plus de 25 ans et tu te maries ???) il se met à neiger, déclaration de guerre de la part de la déesse des moissons Déméter (j'ai aimé ce petit clin d'oeil à l'histoire mythologique et à l'enlèvement de Perséphone). Je m’attendais donc à ce que le tome 3 tourne autour de la guerre, mais non, on ne parle que très peu de Déméter, et à la place, un groupuscule attaque les dieux et leurs favoris. Je dois avouer que je n’ai pas très bien compris cette intrigue, nous sommes face à une nouvelle titanomachie. Mais comme d’habitude, ce n’est pas cela qui va empêcher Hades et Perséphone de coucher dans toutes les situations possibles. C’est marrant deux minutes, mais bon après ça devient lassant. 

Petit plus dans ce tome, on rencontre encore de nouveau dieux. Dès le début, Hermes était mon préféré, et il le reste encore dans ce tome, blagueur, attentionné, enfantin… Il a tout du meilleur ami parfait du héros. On découvre aussi les failles d’Aphrodite et d’Apollon, chose que j’ai beaucoup apprécié. Cela les rends plus humains, on comprend mieux leurs actions et on s'éloigne de l'idée que les divins nous sont supérieur. On voit que Scarlett St Clair a fait beaucoup de recherche pour étoffer ses personnages. Outre ses 4 dieux que nous connaissions déjà, Perséphone et le lecteur rencontrent tous les autres Olympiens, et je dois dire que ce sont des moments assez étonnants. J’avais l’impression d’être en face d’un comité de lycéens, et non des dieux les plus puissants qui ont existé. Et apparement, Perséphone a eu la même impression car elle ne s’est pas privée de les rembarrer. Je ne sais duquel entre Zeus et Poséidon était le plus lubrique. Et malheureusement, par rapport à Aphrodite et Apollon, je les ai trouvé très plats : deux vieux dieux qui n'ont que faire de la vie des mortels et qui ne pensent qu'à leur pomme. C'est pourquoi c'était si étonnant (et un peu amusant je dois avouer) de voir Perséphone leur tenir tête. Notre héroïne devient de plus en plus confiante et de plus en plus puissante, je me demande si ce n'est pas elle dont parle la prophétie de fin...

Bien que ce tome 3 m'ait déçue, j'ai quand même extrêmement hâte de lire la suite. Cette saga est additive au possible. Elle est bien écrite, reprend les mythes grecs et les place dans notre monde contemporain. On voit que Scarlett St Clair a fait énormément de recherches. Les personnages sont attachants, Lexa, Hermes, d'autres un peu plus têtes à claque, Hermès, Perséphone, mais en même temps, ça fait du bien de voir une héroïne se battre pour se qu'elle veut. Finalement, elle est comme nous, elle a des désirs, de la colère en elle, qu'elle ne sait pas canaliser. Elle apprend petit à petit, échoue parfois, mais progresse, quoiqu'il arrive. Et je veux retenir ça, quoiqu'il arrive, quelques soient nos échecs, ils nous font progresser. 

vendredi 16 septembre 2022

Tout Ira bien, de Stéphanie Richard


Titre : Tout Ira bien
Autrice : Stéphanie Richard
Edition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Nombre de pages : 128
Parution : 7 septembre 2022
Coût : 12,90€








4ème de couverture :

Ira, ce qu'elle préfère, c'est détruire : elle va tout casser, y compris elle-même et rien ne pourra l'en empêcher : ni ces poèmes qui sortent d'elle comme des bombes ni sa passion pour Louise Michel. À moins que... ? Il y a dans sa classe une fille, une nouvelle. Tess. " Sainte Tess ", elle l'appelle. Ira la trouve insupportable, mais Tess remue en elle un truc bien enfoui... une pulsion de vie comme une loupiotte dans la nuit planquée derrière la pierre de ses poings.

Mon avis : 

Merci aux éditions Sarbacane pour cette lecture

Un livre coup de poing. Je dois dire que j’étais un peu sceptique au départ, Jeux Jaloux n’avait pas été un coup de coeur, ce livre m’avait perturbée. Mais Tout ira bien est totalement différent, coup, percutant, poétique. Le genre de livre que tu lis en moins d’une heure, impossible à lâcher. 

Ira est au collège, vie difficile, adolescence difficile, elle se bat comme elle peut, en étant difficile. Et au milieu de sa vie de chaos, elle nous livre des poèmes d’une beauté à couper le souffle, ses pensées sous formes de vers libres. 


Tout ira bien, beau jeu de mot n’est-ce pas ? Et quelle question. Comment tout peut aller bien quand on est née au mauvais endroit ? Quand on n’a pas de chance ? Quand on a décidé d’abandonner ? Je me pose moi-même la question. Et pourtant, malgré sa carapace, Ira va grandir, elle va évoluer, grâce à Tess. Tess, la fille modèle, parfaite, la fille que Ira déteste. Mais c’est cette fille justement qui va aider Ira. 


Ce livre m’a donné un coup de poing. Il m’a tenue en haleine pendant toute ma lecture. Je voulais que Ira s’en sorte, je voulais qu’elle retrouve l’envie de vivre. La voir se démener avec sa vie, la voir s’enfoncer me faisait mal, et en même temps je la comprenais, elle n’a plus d’espoir, elle ne veut plus d’illusion, de désillusion. 


Mais elle va trouver. Grâce à Tess, une relation que j’aurais d’ailleurs aimé plus détaillée, Ira trouvera un moyen de canaliser sa colère, un moyen sain, un moyen d’être heureuse. 

mardi 13 septembre 2022

Les Facétieuses, de Clémentine Beauvais


Titre : Les Facétieuses
Autrice : Clémentine Beauvais
Edition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Nombre de pages : 320
Parution : 24 août 2022
Coût : 17€





4ème de couverture : 

L'héroïne, Clémentine Beauvais, autrice jeunesse déprimée par une série d'échecs littéraires et amoureux, trébuche sur une curieuse énigme historique : 
QUI ÉTAIT LA MARRAINE LA BONNE FÉE DU PETIT PRINCE LOUIS XVII, FILS DE LOUIS XVI ET MARIE-ANTOINETTE ? 
Comment cette fée - dotée, comme toutes ses consœurs de l'époque, de pouvoirs magiques puissants - a-t-elle pu abandonner le petit prince à une mort atroce ? Plus étrange encore, pourquoi a-t-elle disparu des archives de l'Histoire après la Révolution ? 
Et si derrière ces mystères se trouvait la clef d'une autre, encore plus grand : 
QUE S'EST-IL PASSÉ LE JOUR OU LA MAGIE S'EST EVAPORÉE ?

Mon avis : 

Merci aux Editions Sarbacane pour cette lecture

 Bon. Cela fait déjà deux semaines que j’essaie d’écrire ma chronique sur Les Facétieuses ; j’ai l’impression d’être Clémentine qui n’arrive pas à écrire son roman. Alors, comme il faut bien partir de quelque part, partons comme Clémentine et enquêtons. 

Dans les Facétieuses, Clémentine Beauvais se met en scène comme jamais. De retour en France, déprimée, elle doit écrire un roman pour les éditions Sarbacane, jusque là, on suit, on est d’accord. Sauf que là où ça pêche, c’est que l’éditeur Tibo Bérard, lui impose le genre fantastique. Or notre Clémentine n’aime pas ça, le fantastique, ce qu’elle aime, elle, c’est le réel, la vie. Et puis, comme tombée du ciel, une dame vient lui parler de Louis XVII, le fils de Louis XVI, et depuis cette discussion, elle ne peut s’empêcher de penser à ce personnage, à cet enfant et surtout, à sa marraine la bonne fée. A partir de là, Clémentine Beauvais s’amuse comme une folle. Elle part à la recherche de cette marraine, et nous, on la suit dans son enquête, dans ses recherches, sa vie, ses échanges avec Tibo, sa vie amoureuse, familiale…

Ce livre est déstabilisant, entre réalisme et fantastique, on ne sait que croire. Clémentine Beauvais oscille entre sérieux et délire, Les Facétieuses est tellement différent de ses autres romans, il est unique en son genre, casse les codes, le « 4ème mur ». Je ne pouvais m’empêcher de me demander si tout cela était vrai, si les marraines la bonne fée avaient réellement existé ; mais je me forcée à ne faire aucune recherche, à laisser Clémentine Beauvais m’emporter dans son autofiction. 

Dans Les Facétieuses, Clémentine Beauvais interroge l’histoire mais aussi les inégalités sociales. Et je crois que c’est la seule partie du roman avec laquelle j’ai eu du mal. En effet, j’ai eu l’impression que cela arrivait comme un cheveu sur la soupe, comme s’il fallait donner un message à son roman. 

Sinon, pour moi, Les Facétieuses est un roman loufoque, brillant… magique, qui passe à ça du coup de coeur. Mais qu’est-ce que j’ai aimé cette confusion dans laquelle il me plongeait, cette idée que la magie existe encore, par petites touches.

samedi 10 septembre 2022

J'ai égaré la Lune, de Erwan Ji


Titre : J'ai égaré la lune
tome 2
Auteur : Erwan Ji
Edition : Nathan
Nombre de pages : 464
Parution : 15/03/2018
Coût : 16,95€










4ème de couverture : 

Quand j'étais petite, j'imaginais ma vie à vingt ans. J'irais à la fac à New York, je partagerais une petite chambre avec une coloc râleuse, et mon copain m'appellerait "chérie". Je viens d'avoir vingt ans. Je vais à la fac à Tokyo, je partage une grande maison avec six colocs géniaux, et ma copine m'appelle "ma petite otarie". Alors oui, je suis peut-être pas très forte en imagination de vie. Mais tu sais quoi ? C'est pas grave. La vie, c'est comme une blague. C'est plus rigolo quand t'as pas deviné la fin.

Mon avis :

 Je me souviens avoir adoré J’ai avalé un arc-en-ciel que j’avais découvert par hasard dans mon CDI en seconde ou en première ; je l’avais même lu deux fois ! Quand J’ai égaré la Lune est sorti, j’ai hésité à le lire, j’avais peur d’être déçue. J’ai attendu longtemps et je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter à la bibliothèque. Et qu’est-ce que j’ai aimé ! 

Puce et Aiden, toujours ensemble, entame leur deuxième année d’études post-bac et pour cela, elles s’envolent au Japon ! Malheureusement, Aiden a une proposition de stage à Los Angeles qu’elle ne peut refuser, et Puce se retrouve seule à Tokyo.

J’ai adoré découvrir ce pays à travers ses yeux. J’aime sa façon de penser en deux langues : français et anglais, de comparer les expressions et les habitudes des Tokyoïtes. J’étais complètement dépaysée, ce voyage me faisait un bien fou moi qui suis coincée dans ma clinique. 

Les lettres arc-en-ciel d’Aiden en français étaient magnifiques. C’était tellement beau de découvrir des bribes de leur histoire à travers ce français bancal mais aimant. 

J’aime toujours le style d’Erwan Ji, le blog de Puce, comme un journal intime, est entrainant, fluide. On a accès à ses pensées, aux évènements, parfois avec du recule, aux anecdotes…

Puce m’a encore une fois fait tombée sous son charme. Rigolote, spontanée, maladroite, elle se remet en question et veut le Vivre, le grand Vivre, elle ne veut plus attendre et veut tout découvrir. J’ai aimé ce côté de sa personnalité. 

Avec J’ai égaré la Lune, j’ai retrouver le goût de vivre, le Vivre que cherche Puce. J’ai tout ressenti avec elle, ses peurs, ses joies, ses doutes. Je vivais avec elle, dans sa colocation japonaise. Grande colocation d’ailleurs puisqu’ils étaient 6 et tous d’origines différentes. Ca apportait beaucoup de diversité culturelle au roman, et Erwan Ji n’a pas lésiné sur les informations japonaises sans pour autant nous écrouler dessous.

Cette lecture était parfaite. Je ne sais si c’est le contexte dans lequel je l’ai lue, mais je n’ai rien à redire dessus. Elle aborde de multiples thèmes : le voyages, la découverte, les relations à distance, la colocation, la maladie, « l’analphabétisme de luxe ». Mais surtout, et je ne le répèterai jamais assez, Puce, tu m’as donné envie de Vivre.