lundi 6 février 2017

Fiche de lecture : Le Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo



titre : Le Dernier Jour d'un condamné
auteur : Victor Hugo
édition : Flammarion
collection : GF
nombre de pages : 185
parution : 1829
coût : 2,88
lecture n°










Synopsis :

Un homme sans nom dont on ne sait rien, pas même le crime, vient d'être condamné à la guillotine : il ne lui reste que quelques jours à vivre.
Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations : son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.

Cette histoire, Victor Hugo espère qu'elle sera «un jour utile à d'autres»... Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) se présente comme «la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir».

Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort
Mon avis

Je connaissais la plume de Victor Hugo. J’avais commencé Les Misérables puis arrêté, trouvant l’écriture trop lourde, les descriptions trop longues. J’appréhendais donc un peu ma lecture. J’avais peur de trouver un livre long, sans action ni sentiments.

La couverture de mon édition étant blanche, et ne possédant pas de synopsis, je n’avais aucune indication sur l’histoire, le titre était mon seul indice. Néanmoins, il m’attirait : Le Dernier Jour d’un condamné. C’est simple, concis, accrocheurs. Je m’imaginais les sombres pensées d’un homme condamné à mort. Pourquoi avait-il écopé de cette peine ? Qu’avait-il fait ? S’en voulait-il ? Ou au contraire, ne regrettait-il rien ?


« Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort. »

J’ai tout d’abord arrêté ma lecture à la fin du chapitre 2.  Le livre étant court, je voulais m’assurer de pouvoir choisir mes passages. Le condamné est le narrateur, on ne sait rien de lui, ni son nom, ni son apparence, et au moment où j’écris, il vient d’être condamné à mort.

Durant le premier chapitre, il est emprisonné, regrette sa liberté, et nous conte comment s’est déroulée sa condamnation. C’était une belle matinée d’août, il était serein, ne craignait rien, et s’était même permis une touche d’humour. Alors que son avocat, optimiste, lui annonçait qu’il ne devrait écoper que de travaux forcés à perpétuité, le condamné répondit : « plutôt cent fois la mort ! » Quelle ironie.

La sentence annoncée lui provoque un choc, il ne s’y attendait pas. Et alors que lui, tombe des nues, la foule est heureuse, joyeuse. Pour elle, une condamnation n’est qu’une attraction, un motif de distraction. En attendant la pendaison, l’homme ira en prison, pendant six semaines, nous apprend une jeune fille en battant des mains.

Même s’il s’agissait d’une pratique courante à l’époque, je ne peux m’empêcher d’être choquée par ces quelques phrases. Comment peut-on se réjouir de la mort d’un homme ? Il a autant le droit de vivre que nous. Qui peut se déclarer aussi supérieur pour décider du destin d’autrui ? Des questions en amenant d’autre, je me demande ce que cet homme fait là. Quel crime a-t-il commis ? Cela méritait-il la mort ? L’auteur se garde bien d’y répondre, et cela accentue ma curiosité.


« Ils disent que ce n’est rien, qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh ! qu’est-ce donc cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si vite ? Qu’est-ce que cette échelle qui aboutit à l’échafaud ?

Apparemment ce n’est pas là souffrir.

Ne sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que l’intelligence s’éteigne pensée à pensée ?

 Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu’elle est crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé. Tenez-vous en là. La mécanique est bonne. »


Pour mon deuxième passage, j’ai choisi d’arrêter ma lecture à la fin du chapitre 34, il me reste peu de pages. Le condamné est presque mort, dans deux heures, il sera mort.

Dans les chapitres précédents, il avait eu droit à un carnet où il notait toutes ces réflexions. C’était tellement beau. Ses pensées étaient paradoxales, parfois lasses et résignées parfois sereines et joyeuses. J’avais l’impression qu’il ne croyait pas à sa condamnation, comme s’il allait se réveiller d’un mauvais, mais simple rêve.

A la fin du chapitre 34, il est dans une cellule nue et attend « d’épouser la veuve ». Il attend et il pense. Ses pensées se perdent dans sa mémoire, sans barrière, sans logique.

Maintenant il se rend bien compte qu’il n’y échappera pas. Il mourra. Pendu. Il n’a plus cette lassitude du début. Il n’a que les regrets. Mais à cause de quoi ? Je ne le sais toujours pas à ce moment du livre, et je m’impatiente. J’aimerais enfin connaître le crime pour lequel il doit mourir. Je ne sais qu’envisager pour la suite, c’est bientôt la fin, et je ne songe pas à un miracle pour le condamné. Il mourra, j’en suis sûre. Néanmoins, je me demande comment Victor Hugo relatera cet épisode, et si, enfin, nous saurons quelle crime a commis le condamné.


Je referme le livre sur ces deux mots : Quatre heures. Je trouve qu’ils closent magnifiquement bien le roman, puisque c’est l’heure à laquelle le condamné doit mourir.
Néanmoins, une question subsiste. Pourquoi cet homme a-t-il été condamné ?

La plume de Victor Hugo est tout simplement sublime. Elle paraît naturelle, fluide, à la fois retenue et engagée. Je dis engagée car il s’agit d’un livre de l’époque romantique, écrit pour dénoncer la peine de mort, tout comme Claude Gueux que je vais commencer.

L’intrigue est certes restée un peu plate, mais la personnalité du condamné était tellement intéressante. Paradoxale, ambiguë, j’arrivais rarement à le cerner. Néanmoins, peut-on comprendre les dernières pensées pensées d’un homme qui va mourir et qui le sait ?
Rien que pour cette question, cette réflexion que le livre nous donne, je le conseillerai à d’autres lecteurs.

4 commentaires:

  1. J'avais bien aimé et je suis d'accord avec toi qu'il est important de le lire pour les réflexions qu'il apporte mais bon, ayant bien aimé j'ai tout de même été déçue du côté assez "plat", je m'attendais à autres choses :)

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    1. C'est un classique mais c'est dommage que tu es ete déçue :'(

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  2. Je ne pense pas lire ce livre mais bon, ça reste du Victor Hugo donc un classique à lire :)

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