jeudi 20 août 2020

Peur de rien de Stéphane Gisbert



titre : Peur de rien
auteur : Stéphane Gisbert
illustratrice : Alice Morentorn
éditions : Sarbacane
collection : Pépix
nombre de pages : 192
parution : 3 juillet 2020
coût : 10,90
"à partir de 8 ans"










Synopsis : 


Ami lecteur, si tu as ce livre entre les mains, ne l’ouvre surtout pas ! Conseil d’ami. Jette-le avant que tes mains se mettent à trembler et que tes cheveux se dressent sur ta tête ! Mieux : brûle-le ! Ou refile-le à ton pire ennemi pour qu’il fasse pipi au lit…
À moins que, comme Kevin, tu ne veuilles franchir les grilles du vieux cimetière Osférane à la
nuit tombée. Là-bas, les sépultures sont si craquelées, dit-on, qu’on peut passer à travers… et les fantômes qui y croupissent ne demandent qu’à sortir !
À moins que toi aussi, tu ne veuilles t’enfoncer au pays des morts, affronter la mystérieuse Bête
qui la hante, bref avoir la plus grande trouille de ta vie ?
Ami lecteur, te voilà prévenu…






Mon avis : 
Merci aux éditions Sarbacane pour cet envoi

Kevin Cavaliero, 13 ans,  n'a peur de rien, jamais. Ce qui parfois lui pose des problèmes : c'est le premier à se bagarrer. Un jour, alors qu'il a voulu se battre contre Lou, le grand caïd de 15 ans, son père l'engueule : ça ne peut plus durer, "la peur n'est pas une faiblesse, c'est un instinct de survie". Pour enfin ressentir cette émotion inconnue, Kevin décide de passer la nuit dans le cimetière Osférane, l'endroit le plus flippant à des kilomètres à la ronde.

Comme souvent avec les Pépix, l'histoire est amusante. Bien sûr, Kevin ne va pas simplement passer la nuit au cimetière. Le réel devient flou et l'imaginaire s'incruste.

Les personnages sont sympathiques. J'aime beaucoup Maria Cavaliero, la maman de Kevin au radar surdéveloppé, elle sent quand Kevin a des ennuis, ce qui, on l'a déjà dit, arrive assez fréquemment.

Un seul point noir : Kevin est beaucoup trop héroïque, c'est le meilleur, il sait tout, réussit tout, comme une Marie Sue. Ce n'est pas réaliste, je trouve l'identification plus difficile et cela me sortait de l'histoire.


En bref, une lecture sympathique avec un héros tête-brulée et excellent.

dimanche 16 août 2020

Premières lignes : Croire au merveilleux de Christophe Ono-dit-Biot

Premières lignes est un rendez-vous créé par Aurélia du blog Ma Lecturothèque. Il s'agit de vous faire découvrir un livre en vous mettant ses premières lignes. Simple non ?
J'ai trouvé le principe plutôt sympa, donc quand l'envie m'en prendra, pourquoi ne pas le faire?

Ce genre d'article est pour moi l'occasion de vous partager certaines de mes lectures sur lesquelles j'aurais du mal à disserter longtemps.



Croire au merveilleux m'a pris à la gorge, il m'a entrainé avec lui, sous l'eau, toujours plus profond. J'avais vraiment cette impression de mélange entre liberté, ivresse (oh coucou ivresse des profondeurs, sujet de mon TPE de première ^^), et la difficulté qu'est de respirer sous l'eau. Parfois, je n'avais pas le choix, je devais arrêter cette lecture, comme un noyé qui sort la tête, j'aspirais une grosse bouffée d'air et waw. Besoin d'une pause. 

Je retiens deux choses de cette lecture : une difficile compréhension et une écriture magnifique. 
Le protagoniste nous parle de plusieurs choses à la fois, retours en arrière successifs, présent se mélangeant au passé, à ses pensées. Cela me perdait un peu, accentuant l'impression de se noyer dans le livre. 
Impression due, certes au sujet : l'eau, le merveilleux, la noyade, les sirènes ; mais surtout à l'écriture si poétique, une écriture qui m'a particulièrement touchée. Des propositions courtes, par à-coup, qui me mettaient en transe.

Le protagoniste est perdu, César a perdu sa femme, la femme de sa vie, et il n'arrive plus à vivre sans elle. Ce livre, c'est comment, après avoir touché le fond de l'eau, il arrive à refaire surface. Difficilement, se battant contre les flots, aidé par des légendes antiques, il reprend goût à la vie.


LE MORT 
France, Paris & Italie, Amalfi


Faire propre 

  Aujourd'hui je vais mourir. 
  Je ne suis pas malade.
  Je ne suis pas ruiné.
  Je n'arrive plus à vivre, c'est tout.
  Amputé à ce point, est-ce qu'on peut même employer le mot : vivre ?

  J'ai longtemps cru que j'y arriverais. Cru tout ce qu'on m'a raconté : l'apaisement qui suit l'acceptation de la mort de l'être aimé, puis sa renaissance sublimée sous forme de souvenirs... Tu parles. Je ne pense plus qu'à ses cendres flottant sur l'eau. J'ai leur goût dans la bouche.

  La nuit, on tend les bras et il n'y a plus personne, plus rien.
  Je ne peux pas la faire revenir, mes mots ne me servent à rien, or je n'ai que les mots, alors je veux mourir.

  Plus personne ? J'aggrave mon cas : il y a quelqu'un. Un enfant, notre fils, six ans. Mais l'amour que j'ai pour lui, l'amour qu'il me donne, et même la somme de ces amours ne parviennent pas à équilibrer le plateau de la balance. Ca penche beaucoup trop, de l'autre côté, sur le plateau vide, celui qui m'attire. 

  Lorsque je le regarde, lui, je la vois, elle. Et je lui en veux, à lui, comme à elle. Les mêmes traits, le même défi dans le regard sombre, la même grâce, la même peau, les mêmes colères. 

 Alors en finir. Je sais que je bafoue tous mes engagements de père en écrivant ça, mais en suis-je encore un ? 

*

jeudi 13 août 2020

Le Royaume de Pierre d'Angle t-1 de Pascale Quiviger


titre : Le Royaume de Pierre d'Angle
tome 1 : L'Art du naufrage
auteure : Pascale Quiviger
édition : Rouergue
collection : Epik
nombre de pages : 496
parution : avril 2019
coût : 16,90€
prix Millepages 2019
"à partir de 13 ans" (Mais chacun fait ce qu'il veut)







Synopsis : 

Après deux années à sillonner les mers avec son équipage, le prince Thibault décide enfin de rentrer chez lui. Là-bas, sur son île natale, son père l'attend et compte sur lui pour régner sur le royaume de Pierre d'Angle après sa mort. Mais en chemin, une rencontre va bouleverser l'existence du Prince : un passager clandestin, Ema, une esclave en fuite. Ensemble, ils vont devoir faire face aux dangers qui guettent Pierre d'Angle. Premier tome d'une saga, «Le royaume de Pierre d'Angle» est un voyage bouleversant au coeur d'une histoire : celle d'une île, de son peuple et de leurs secrets.


Mon avis : 

Cela faisait longtemps que je n'avais pas acheté un livre comme ça, sur un coup de tête. Une libraire, que je ne connais pas, avait comparait Le Royaume de Pierre d'Angle de Pascale Quiviger à La Passe Miroir de Christelle Dabos. J'avais envie de lire un livre ado, un livre entièrement pour moi, et non pour les cours ou pour une maison d'édition. L'avis de cette libraire, la couverture sublime, la maison d'édition Rouergue qui fait beaucoup d'excellents livres pour ado... J'avais énormément d'attente pour ce livre. Peut-être trop car ce fût une déception.

Au contraire de beaucoup, ce premier tome ne m'a pas convaincue. Bien sûr, j'ai été happée dans le roman, ce petit pavé de 500 pages ne m'a fait que deux jours. Cependant, alors que je tournais les pages à une vitesse oubliée pour moi, je critiquais en même temps dans ma tête. Ce livre m'a laissé une impression de creux, il me manquait de la profondeur.

L'écriture ne m'a pas subjuguée, les dialogues tombaient souvent comme un cheveu sur la soupe. C'était trop simple, enfantin peut-être ? il manquait quelque chose.

Les personnages me paraissaient clichés : le prince Thibault, beau, bon, reniant le trône, Jacquart, le demi-frère horrible, méchant comme pas possible, voulant le trône plus que tout, Ema, la fille forte au passé flou et mystérieux... Ils manquaient eux aussi de profondeur.

De plus, je n'ai pas du tout été convaincue par la romance entre Ema et Thibault. Là encore, c'est d'un déjà-vu. Je me dis, qu'une véritable amitié entre les deux personnages aurait probablement plus apporté à l'intrigue et aux questionnements. J'ai trouvé que cette histoire d'amour allait beaucoup trop vite : ils se rencontrent, nous n'avons aucune description de sentiments, de questionnement, de doutes... Ils ont pourtant l'amour éternelle, j'aurais pensé avoir plus de difficultés alors que cela semble d'un facile...

Enfin, je n'ai pas été emballée par cet univers. Bien sûr, je me doute qu'il sera développé dans les tomes suivants, pourtant, j'aurais aimé avoir là aussi, une base un peu plus solide. Par exemple, l'intrigue autour de la forêt est bien amenée, le suspens arrive petit à petit mais quelle est cette histoire de marque brillante sur le front ? Quelle est cette vision de cristal dont on parle au début ? Qu'apporte l'amour éternel ?

Breeeef, Le Royaume de Pierre d'Angle fût malheureusement une déception. Peut-être aurais-je besoin d'une meilleure transition entre mes livres de cours : Duras, Verlaine, Du Bellay, Racine... et les livres Young Adult ? Pour tout dire, je suis très étonnée d'avoir si peu accroché, j'ai cherché ensuite des avis et ils sont tous excellents, je vous renvoie donc à l'article de DreamBookeuse pour qui le tome 1 du Royaume de Pierre d'Angle de Pascale Quiviger fût un coup de coeur.

jeudi 6 août 2020

Throwback Thursday



Quésako ?

J'ai découvert ce rendez-vous sur le blog Coffee & Books
Bettie du blog BettieRose books a décidé de reprendre le concept du Throwback Thursday d'Instagram (vous connaissiez vous ? moi pas du tout ^^') et de l'adapter à l'univers "livresque". 
Chaque jeudi, il faut trouver un livre dans notre bibliothèque (de préférence un qui s'y trouve depuis longtemps) qui correspond à un thème donné et en parler. Sympathique non ?
Le flambeau a été repris par le blog My Books, et c'est désormais chez elle que se fait le récapitulatif des liens.


Le thème du jour (jeudi 6 août)
Fantastique
 


Le but étant de fouiller dans sa bibliothèque, je suis allée fouiller. Et j'ai trouvé une saga que j'aimais bien plus petite : Ava, de Maïté Bernard
Ava est une jeune fille de 14 ans qui peut voir les fantômes. Je trouvais ce concept intéressant et original. Je me souviens d'avoir apprécié l'intrigue, l'humour aussi. Par exemple, Ava regrette de ne pas avoir de téléphone portable afin de pouvoir parler aux fantômes dans la rue sans que les passants ne la prennent pour une folle qui parle toute seule.

Il se trouve aussi que, Ava préfère les fantômes, le tome 1 de Maïté Bernard, est le premier livre dont j'ai parlé sur mon blog, le 17 novembre 2013. J'avais 12 ans, mon dieu, quelle chronique lacunaire ^^' Je vous y renvoie tout de même, bien que j'aie déjà tout résumé ici : allez-y.

 "Depuis l'âge de trois ans, Ava peut voir les fantômes et leur parler. Mais personne ne la croit, et certainement pas ses parents qui n'aiment pas que les petites filles inventent des histoires pour se faire remarquer. Alors Ava a appris à cacher ce don qui l'embarrasse. Jusqu'au jour où, devenue adolescente, dans un manoir sur l'île de Jersey, elle tombe nez à nez avec le fantôme d'une jeune femme, Billie, que l'on vient d'assassiner. Toute étonnée d'être morte, Billie s'aperçoit qu'Ava est la seule à la voir et la supplie de l'aider."
Ava préfère les fantômes, t-1, de Maïté Bernard, paru en 2012 aux éditions Syros Jeunesse.

lundi 3 août 2020

Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied de Marine Veith

titre : Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied
auteure : Marine Veith
édition : Sarbacane
collection : Exprim'
nombre de pages : 240
parution : 10 juin
coût : 16€










Synopsis : 

Bardu, c’est un peu le papi misanthrope qui commence à ressentir la solitude.
Un jour, il prend Julien en stop. Julien a 18 ans, il est orphelin et ne sait pas où
aller. Bardu lui propose de l’accompagner sur le Meursault, un voilier sur lequel il
transporte du cannabis, « sans consommer, c’est dégueulasse ».
Mais pendant une escale, une clandestine à la chevelure aussi explosive que son
prénom, Exaucée, va contrarier tous leurs plans.
Exaucée est congolaise, elle n’a que sa vie, qu’elle veut vivre en France : elle les
oblige à quitter la Sicile sans payer leur bakchich aux mafias. Ils s’engagent alors
dans une course à la vie ponctuée de rencontres loufoques et inquiétantes…


Mon avis

Merci aux éditions Sarbacane pour cet envoi

Quand Julien a 18 ans, il rencontre Bardu, vieux monsieur passeur de résine de canabis. 7 ans plus tard, Julien est devenu son apprenti et, lors d'un voyage de routine, Exaucée, une jeune migrante congolaise s'invite sur leur bateau. A partir de là, tout part en sucette.


Je ne suis pas vraiment entrée dans l'histoire. Je la trouvais assez alambiquée, j'avais du mal à y croire... L'écriture très simple était en désaccord avec cette compléxitée.
Je n'ai pas non plus accroché aux personnages. Pourtant, ils auraient dû m'intéresser, leurs histoires particulières, leurs caractères... Mais non, il y a eu quelque chose qui m'a bloquée. A mon goût, c'était comme s'ils manquaient de contenance, ils ne m'ont pas touchée. 

Cette lecture me laisse mitigée. J'ai voulu attendre avant de rédiger cette chronique, me disant que peut-être, avec quinze jours de plus, mon avis serait plus défini. Je me suis trompée. Je reste mitigée e,t en plus, je ne garde de Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied qu'un souvenir flou.
J'ai peut-être été trompée par sa couverture si estival, je m'attendais à autre chose, quelque chose d'à la fois léger dans l'histoire mais fort dans le ressenti. Or, bien que certaines scènes soient légères, amusantes (la rencontre avec le couple de nudistes, parenthèse fraiche comme un diabolo fraise), il n'y a malheureusement pas eu de résonnance en moi.

Ce que j'ai préféré et ce que j'ai envie de retenir, c'est la relation entre Bardu et Julien, dit Joujou. Ce papi un peu ronchon, un peu balourd et ce gamin perdu qui s'accroche à lui sont devenu inséparables, bouée de sauvetage l'un de l'autre. Ils se respectent, se narguent, s'engueulent parfois, cachent leurs sentiments toujours mais ils s'aiment, et ce genre de relation donne du baume au coeur.