mercredi 1 septembre 2021

Annie au milieu, de Emilie Chazerand


Titre : Annie au milieu
Autrice : Emilie Chazerand
Edition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Parution : 25 août 2021
Nombre de pages : 312
Coût : 17€






4ème de couverture : 

Velma et Harold sont le frère et la sœur d’Annie.
Annie est « différente ». C’est comme ça que les gens polis disent. Elle a un chromosome en plus. Et de la gentillesse, de la fantaisie, de l’amour en plus, aussi. Elle a un travail, des amis et une passion : les majorettes.
Et Annie est très heureuse parce que, pour la première fois, sa troupe aura l’honneur de défiler lors de la fête du printemps de la ville.
Mais voilà, l’entraîneuse ne veut pas d’elle pour cet événement : elle n’est pas au niveau, elle est dodue… Bref : elle est « différente ».
C’est bête et méchant. Ça mord Annie et les siens, presque plus. Alors, qu’à cela ne tienne : Annie défilera, avec son équipe brinquebalante, un peu nulle mais flamboyante.
Ses majorettes un peu barjo. Ses barjorettes, quoi.



Avis : 

Merci aux éditions Sarbacane pour cet envoi 

Qu’est-ce qui m’a marquée dans Annie au milieu de Emilie Chazerand ? La polyphonie du texte : Velma, Annie, Harold, Velma, Annie, Harold, et ainsi de suite. Chacun sa voix, sa façon de parler, sa vie, ses yeux. Cela m’a vraiment donné l’impression d’un roman familial. J’ai aimé ces trois regards, je pense que j’ai préféré celui de Velma, poétique comme je les aime en ce moment. Des phrases courtes qui reviennent à la ligne, un cynisme d’ado désabusée, un coeur gros comme la Terre. Distincte de la voix d’Annie, enfantine, avec des fautes, mignonne bien que parfois dérangeante. Et puis distincte aussi de celle d’Harold, l’aîné, qui avait un langage plus habituel si je puis dire. Cette alternance de points de vue a vraiment rendu le roman dynamique.

Ca, et la plume fluide d’Emilie Chazerand. J’ai lu la moitié du roman d’une traite, je ne pouvais plus m’arrêter. Je le lisais en lecture commune avec les partenaires de Sarbacane. J’ai peu lu au début, je n’ai pas pris le temps, et puis en une après-midi, ce fut presque bouclé. On peut dire que je n’ai pas du tout respecté le planning de lecture commune. Néanmoins, m’imaginer en communion avec les autres m’a aidé. J’avais commencé à le lire plus tôt, mais les trois premiers chapitres se passant pendant un enterrement m’avaient essoufflée. Trop d’émotions, trop de douleurs, trop de mauvais souvenirs.


L’histoire m’a semblé réaliste, même si, ne connaissant pas cette situation, je ne peux pas juger. Je peux imaginer que Velma et Harold se soient effacés pour Annie. Mais j’ai trouvé cela si dur à lire, les voir passer au second plan, spectateurs de leur propre vie. J’avais envie de leurs crier « Vivez ! Vous avez le droit d’être heureux, d’être égoïste parfois, vivez ! ». Parce qu’ils ont beau aimer Annie d’un amour inconditionnel, cette petite soeur au chromosome en plus prend de la place. J’ai eu l’impression que l’autrice dépeignait avec justesse la vie d’une famille avec un enfant trisomique, comment cela les impacte tous, comment Annie peut créer des tensions, des conflits et les résoudre en un sourire, comment ils peuvent lui en vouloir et l’aimer en même temps.


Et l’amour, c’est la principale composante de ce roman. Il ressort à travers les pages et dans la fin choisie. Bien que j’ai aimé ce happy end, je me demande si ce n’est pas un peu simple, un peu rapide. Mais ça m’a fait du bien, ce bonheur rayonnant, un peu comme un deus ex machina après la tempête.


Annie au milieu a été une très bonne lecture, mais ce n’est pas un coup de coeur, frôlé peut-être, mais pas un coup de coeur et pour plusieurs raisons.


Comme dit plus haut, j’ai vraiment vécu l’enterrement, c’était si fort de revivre cet évènement douloureux. Après ce souffle d’émotions, j’aurais pensé vivre le reste de l’histoire avec autant de force, et ce ne fut pas le cas. De plus, je ne me suis pas attachée aux personnages de Velma et Harold. Je voulais tellement les secouer que cela m’agaçait. Quant à Annie, impossible de ne pas la trouver attachante.


Quoiqu’il en soit, je trouve cela extrêmement important d’avoir un livre ado abordant le thème du handicap, de la trisomie 21, de ses impacts sur l’entourage. Emilie Chazerand a réussi à le faire sans tomber dans le pathos, le documentaire ou le cliché. Annie au milieu est un roman pétillant, dynamique, vibrant d’humour et d’amour.

 

Avertissements : 
(surligner pour voir, cela peut potentiellement divulguer l'intrigue)
décès d'un proche - enterrement

 

2 commentaires:

  1. Je n'ai vu que des avis très positifs sur ce livre du coup, ça me donne envie de le découvrir à mon tour :)

    RépondreSupprimer