mardi 28 février 2017

Coeurs en fuite de Agnès Laroche

titre : Coeurs en fuite
auteure : Agnès Laroche
édition : Rageot
collection : Heure Noire
existe en poche
nombre de pages : 160
parution : 22 mars 2017
coût : 7,90€
lecture n°15

Synopsis :

Le père d’Alex est un dangereux mafieux, celui de Jade le policier qui l’a traqué en vain pendant des années. Mais en amour on ne choisit pas, et les deux lycéens n’en peuvent plus de se cacher. Alors Alex a l’idée d’organiser son propre enlèvement pour faire chanter son père, lui extorquer une grosse somme d’argent et fuir à l’étranger avec Jade. 





Mon avis

Alex et Jade s'aiment. Plus que tout au monde. Malheureusement, comme Roméo et Juliette, ils ne peuvent s'aimer. Alors, pour vivre leur idylle, ils décident de s'enfuir.

L'intrigue est intéressante, néanmoins, je trouve l'idée de fuite de deux jeunes de 17 ans un peu grosse à avaler. Enfin, ce n'est que mon avis de fille de parents divorcés pour qui l'Amour avec un grand A n'existe pas XD

Ce point-là mis à part, c'est une très belle histoire avec de nombreux retournements de situations qui me plaisent beaucoup. Et puis, la fin est juste sublime.
.
La plume d'Agnès Laroche est fluide, simple, ce qui rend la lecture rapide à lire

C'est donc un petit policier tout mignon sans prise de tête et très agréable à lire.

lundi 27 février 2017

Marquise de Joanne Richoux




titre : Marquise
auteure : Joanne Richoux
édition : Sarbacane
collection : Exprim'
nombre de pages : 228
parution : 1 mars 2017
coût : 15,50€
lecture n°14
Synopsis :

Pour certains, c'est un rêve...
Pour Billy et Charlotte, c'est un moyen de fuir leur vie pourrie.
Un casting ; cent candidats, huit élus ; au bout, une place au sein des "Voluptueuses", une société secrète de jeunes talentueux et déjantés vivants comme à la cour du Roi-Soleil, sous la direction du mystérieux "Marquis"
Evidemment, tout va partir en live, Charlotte l'avait senti... mais à ce point !?





Mon avis :

Merci aux éditions Sarbacane pour cette lecture

Ma musique préférée de la bande-son

Waw ! C’est la première chose à laquelle je pense quand je referme ce roman. Il est rebelle, révoltant et beau.

Charlotte, 19 ans, décide de suivre Billy dans une aventure rocambolesque. Paumée sur une île, une centaine de personnes vivent sous la coupe du « Marquis », dans un mélange de moderne et de XVIIIème siècle.

 « Bon en fait, je ne voulais qu’une jolie gomme. C’est neutre, les gommes. Rassurant. Et puis, ça efface tout. »
p15

L’intrigue est tellement bien menée, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Et quelle fin ! OMG la fin, si je m’y attendais, elle est si étonnante et si géniale ! Je n’en reviens pas. J’aimerais pouvoir déblatérer des heures dessus, mais anti-spoil oblige, je ne peux pas. Par contre, j’adorerais en discuter en priver avec vous.
Un truc en plus : la musique. Comme dans tous les Exprim', une bande-son est ajoutée au début du roman, idée que, soit dit en passant, je trouve géniale! J'aime écouté ces chansons en lisant, et celles-ci sont justes super, c'est tout à fait le mélange de style que j'aime écouté.

J’ai adoré le personnage de Charlotte, elle est tellement « humaine ». Sa façon de penser, ses défauts, ses qualités… Parfois je la comprenais, parfois je voulais la gifler, exactement comme avec une « vraie » personne !
 « Après Alice au pays des merveilles, je plongeais direct dans Charlotte au pays des emmerdes. Pourquoi ça tombait sur moi ? Pourquoi fallait-il qu’un Duc aquatique me dise de tuer quelqu’un, à moi ? »
p147

L’écriture est incroyable, Joanne Richoux a réussi à mêler vocabulaire familier et poésie. Des mots comme chieuse ou enfoiré ne faisaient pas tâches, pas vulgaires. Ce mélange seyait parfaitement bien à Charlotte, jeune femme cynique et terre à terre coincée dans un nouveau XVIIIème siècle.
 « Les histoires d’amour des files de mon âge me paraissaient toutes identiques et foireuses : se heurter pour se toucher, souffrir pour s’aimer, se perdre pour se garder… »
p16

Je le dis rarement car je n’aime pas faire de classement entre mes lectures, mais ce livre est époustouflant, et c’est un coup de cœur, le premier de 2017.

« Comment on est censés faire pour s’aimer à l’âge adulte ? On s’aime mal, j’suis sûre. […] J’ai pas peur de l’avenir, j’ai peur de nous. »

p31

mercredi 22 février 2017

Rufus le fantôme de Chrysostome Gourio

titre : Rufus le fantôme
auteur : Chrysostome Gourio
illustratrice : Eglantine Ceulemans
édition : Sarbacane
collection : Pépix
nombre de pages : 198
parution : 1 février 2017
coût : 10,90€
lecture n°13

Synopsis :
Rufus est un fantôme : à l'école où il va, il y a des zombies, des vampires, des loups-garous... Si le papa de Rufus lui a dessiné un avenir tout tracé, notre fantôme, lui, a d'autres ambitions : il veut devenir LA MORT. Oui, la Faucheuse. Malheureusement, de nouvelles procédures ont été mises en place au sein de la compagnie, qui risquent de faire de son rêve un cauchemar. Rufus décide de réagir : il convainc Melchior et toutes les autres Morts de faire... la grève !



Mon avis :

Rufus est un jeune fantôme de 526 qui rêve de devenir une Mort. Malheureusement, entre ses parents et les nouvelles directives de la Mort Inc. son avenir est compromis.
Ressortant de La Faucheuse, j'ai aimé retomber dans cet univers de mort. Surtout que ce livre n'est en rien morbide, au contraire, il est tout mimi !
J'ai beaucoup aimé toutes les références (J.K. Rowling 😍 ) et l'explication de la grève est très intéressante.
Le père est certainement mon personnage favoris, il est génial ! Il sait tout sur tout et vécu les dates clés de l'histoire car il a .... 5347 ans !
Par contre, j'ai laissé tomber le dialecte d'Octave, je lisais directement les traductions ^^'

Comme d'habitude, l'intrigue est super, les personnages sont trop mignons, les dessins adorables et les bonus amusants. 
En bref, j'ai adoré !

mardi 21 février 2017

La Faucheuse de Neal Shusterman





 titre : La Faucheuse
 tome 1
 auteur : Neal Shusterman
 traducteur : Cécile Ardilly
 édition : Robert Laffont
 collection : Collection R
 nombre de pages : 493
 parution : 16 février 2017
 coût : 18,90€
 lecture n°12






 Synopsis :

Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.

Mon avis :

Merci à la collection R pour cette lecture



J’ai découvert La Faucheuse lors du SLPJ. Tout d’abord, c’est sa couverture qui m’a attirée, puis, les 10 commandements d’un faucheur. J’avais tellement hâte de le lire que mon envie s’est transformée en appréhension. Et si je n’aimais pas ?

Je l’ai commencé jeudi dernier et l’ai terminé ce matin (lundi). Je n'ai qu'une hâte : lire le tome 2. J’ai tout bonnement adoré !

Nous nous trouvons donc en Midamérique, dans un futur où la science a tant évolué que l’Homme est devenu immortel. Toutes les maladies ont été éradiquées et les villes grouillent de centre de régénération ramenant à la vie chaque habitant. Le « Cloud » est devenu le Tunderhead, une entité surpuissante régissant le monde et assurant les besoins de la population. Néanmoins, pour ne pas risquer une croissance démographique trop énorme (et hop, je case mon vocabulaire de cours 😂), il existe les faucheurs.

C’est dans cette atmosphère que nous rencontrons Citra et Rowan qui, sous le joug de l’Honorable Maître Faraday, deviennent apprentis faucheurs. Nous les suivons pendant leur année d’apprentissage, et mon dieu ce qu’il peu s’en passer des chose en un an !

J’ai beaucoup aimé la psychologie des personnages, suivre leur évolution tout au long du roman. La plus complexe (et donc ma préférée) est celle de Rowan. «  Il se sent devenir un monstre, mais il se le refuse et se retrouve partagé entre plusieurs sentiments  »
J’ai adoré les passages de journal. Que ce soit ceux de Dame Curie, de Maître Faraday ou de Maître Goddard, ils ajoutaient tous un petit plus à l’histoire, une coupure, un bonus…

Pour ce qui est de l’intrigue, elle est, comment dire, lisse et cahoteuse en même temps. Les rebondissements étaient dans la continuité de l’histoire. C’était fluide. Tout comme la plume de Neal Shusterman, naturelle. J’avais l’impression que les pages se tournaient toutes seules. Quant à la couverture, elle est juste sublime. Vous ne la trouvez pas trop badass ?

Enfin bref, un objet livre magnifique, une plume très simple, des idées géniales, une super lecture.

Les Dix Commandements du faucheur
  1. Tu tueras 
  2. Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation. 
  3. Tu accorderas une année d’immunité à la famille de ceux qui ont accepter ta venue et à tous ceux que tu jugeras digne de la recevoir. 
  4. Tu tueras la famille de ceux qui t’ont résisté. 
  5. Tu serviras l’humanité jusqu’à la fin de tes jours, et ta famille recevra l’immunité en guise de récompense aussi longtemps que tu vivras. 
  6. Tu devras mener une vie exemplaire en paroles et en actes. 
  7. Tu ne tueras aucun faucheur en dehors de toi-même. 
  8. Tu ne revendiqueras aucune possession matérielle à l’exception de tes vêtements et de ta bague. 
  9. Tu n’auras ni conjoint(e) ni progéniture. 
  10. Tu ne seras tenu(e) d’observer aucune loi à part celles qui précèdent.

lundi 20 février 2017

C'est lundi, que lisez-vous ?






C'est lundi que lisez-vous ? qu'est-ce que c'est ? Mis en place par Galleane et Mallou, qui se sont inspirées de It's Monday, what are you reading?, c'est tout simplement un rendez-vous hebdomadaire où il s'agit de répondre à ces trois questions :


  • Qu'as-tu lu la semaine dernière?
  • Que lis-tu cette semaine?
  • Que liras-tu la semaine prochaine ? 

Mes lectures passées :


La semaine dernière, j'ai terminé Rien ni personne de Lorris Murail, une lecture pour laquelle pour avis est mitigé... Chronique à venir
Et j'ai aussi découvert ce livre dont beaucoup parle : La faucheuse de Neal Shusterman.

Ma lecture du moment


Je vais commencé Rufus le fantôme de Chrysostome Gourio

Mes prochaines lectures 



Cours obligent, je dois lire César Birotteau de Honoré de Balzac

Côté écran



Je suis allée voir Moonlight au cinéma, j'ai continué la saison 1 de Desperate Housewives, ainsi que la saison 2 de Supergirl et j'ai commencé The Crown.

Côté blog :

C'est le désert.



Et vous que lisez-vous ?  
Bonne vacances à ceux qui commencent, bonne reprise aux autres 😘😘😘

vendredi 10 février 2017

Fiche de lecture : Claude Gueux de Victor Hugo




titre : Claude Gueux
auteur : Victor Hugo
édition : Flammarion
collection : GF
nombres de pages : 91
parution : 1834
coût : 2,30€
lecture n°










Synopsis :

« Voyez Claude Gueux. Cerveau bien fait, cœur bien fait sans nul doute. Mais le sort le met dans une société si mal faite qu'il finit par voler. La société le met dans une prison si mal faite qu'il finit par tuer. Qui est réellement coupable ? Est-ce lui ? Est-ce nous ? »
Dans Claude Gueux, où s'entremêlent discours politique et récit d'un fait divers tiré de la Gazette des tribunaux, Victor Hugo met son talent oratoire et son éloquence au service d'une cause : l'abolition de la peine de mort et la mise en place d'une pénalité plus juste. À la fois prolongement du Dernier jour d'un condamné et préfiguration des MisérablesClaude Gueux constitue un repère majeur dans le parcours de l'écrivain engagé, et se situe au croisement des problématiques essentielles de l'œuvre hugolienne : la « grande question du peuple au XIXe siècle » et la peine de mort.

Mon avis :

Venant de terminer Le Dernier Jour d’un condamné et ayant adoré cette lecture, je m’attendais donc à apprécier ce second livre de Victor Hugo.
Le synopsis présente Claude Gueux comme une sorte de préquel aux Misérables, ainsi qu’un prolongement du Dernier jour d’un condamné. Alors pourquoi ce livre-ci est si peu connu ?

Cette fois, la couverture des éditions Flammarion n’est pas vierge. On peut y voir un homme, bien bâtit, souriant presque. Il est derrière des barreaux, rouges. Cette couleur ainsi que cette prison me fait penser qu’il sera incarcéré, puis tuer. Je ne peux donc m’empêcher d’établir avant même que je ne commence ma lecture, un parallèle avec Le dernier jour d’un condamné. Néanmoins, au premier plan de la couverture se trouve une paire de ciseaux blanche. Je dois dire que je ne comprends pas la place importante qu’occupe cet ustensile sur l’image.

Cette question se rajoute à la longue liste habituelle : qui est Claude Gueux ? Qu’a-t-il fait ? Que deviendra-t-il à la fin du roman ?


J’ai tout d’abord arrêté ma lecture à la page 9, ce livre ne possédant pas de chapitre. Claude Gueux était un homme honnête qui a du voler pour sa famille, et de ces quelques miches de pain subtilisées, il a écopé de cinq ans de prison.

Utilisé comme main d’œuvre pour des entreprises, il travaille bien, est respecté de ses camarades et, cela va de soit, détesté des geôliers. M.D., le directeur de la prison, le hait particulièrement car Claude Gueux n’en a que faire de ses sermons et ne compte pas se repentir de son vole.

Alors qu’il ne mange pas assez, un jeune homme du nom de Albin, partage avec lui sa ration. Ils deviennent amis, et même s’ils parlent peu, Claude l’affectionne énormément.

Mais le directeur, n’appréciant guère le protagoniste, transfert Albin dans un autre secteur et Claude se retrouve seule. Il ne comprend pas, cherche à comprendre pourquoi le geôlier lui a fait ça, mais à toutes ses questions, il n’obtient que des réponses absurdes telles que « rien », « parce que » ou encore « je ne reviens jamais sur mes décisions ».

A mon deuxième arrêt, Claude est désespéré. Malgré toutes ces requêtes, Albin ne lui a pas été rendu.

Le temps est passé trop vite, et cela me perd. Je n’arrive pas à comprendre comment Albin est devenu si important dans la vie du protagoniste. J’ai eu l’impression qu’ils ne se voyaient que très rarement, et que Albin ne faisait que donner du pain à Claude, et portant, celui-ci est comme obsédé.

Claude veut récupérer Albin, il implore je ne sais combien de fois au directeur de lui rendre son ami. Or celui-ci refuse, alors Claude le juge, et décide de le tuer. C’est une décision froide, réfléchie, posée. C’est une décision effrayante.

Après son jugement devant tous les prisonniers, quand M.D. arrive, Claude lui plante une hache dans le dos, plusieurs fois. Il voulait ensuite se tuer, malheureusement, les ciseaux de couture de sa femme, seul vestige de son passé, ne sont pas assez aiguisés. Un fois soigné, il est accusé de meurtre.


Je referme ce livre un peu déçue. Je n’ai pas retrouvé les émotions ressenties lors de ma lecture du Dernier jour d’un condamné. Le narrateur n’étant pas le protagoniste lui-même, il intervient régulièrement, ce que je n’apprécie guère.

Néanmoins, un passage m’a marquée. Quand, devant les juges, Claude laisse éclater sa colère et toute son amertume contre la société, son monologue est magnifique, peut-être la plus belle partie de ce livre.


Cet essaie politique se termine sur une morale. Une dénonciation de la société : Pourquoi cet homme a-t-il volé ? Pourquoi cet homme a-t-il tué ? Victor Hugo critique la peine de mort, explique qu’au lieu de couper des têtes, il faudrait les cultiver, les aider. Et, alors que cet auteur renommé désapprouvait cette pratique ignoble, il faudra attendre l’année 1981 avant qu’elle ne soit abolie.

mercredi 8 février 2017

Pauline de Alexandre Dumas






titre : Pauline
 auteur : Alexandre Dumas
 édition : Gallimard
 collection : Folio Classique
 nombre de pages : 241
 parution originale : printemps 1838
 coût :3,55€
 lecture n°6







 4ème de couverture :

« Vous vous réveillerez dans un caveau où nul n'est descendu depuis vingt ans, et dans lequel, d'ici à vingt ans peut-être, nul ne descendra encore. N'ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre: tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d'une agonie lente et douloureuse. Dans l'un et l'autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte. »

Mon avis :

J’ai lu ce livre pour les cours, vendredi dernier j’ai eu contrôle. La 4ème de couverture me faisait envie, cependant ma meilleure amie ayant détesté, je ne savais pas à quoi m’attendre.

Bon, à l’heure où j’écris cette chronique (jeudi 26) il faudrait que je fasse des recherches sur la chronologie des faits, car, disons que je me suis un peu perdue.

Outre ce petit problème, j’ai adoré ce roman ! L’intrigue est intéressante, bien que je devinais assez facilement les rebondissements. Quant à l’écriture, elle est tout simplement sublime ! Elle est certes « ancienne », mais elle est belle, fluide, remplie d’émotions. Les personnages sont bien décrits, complexes, et vous savez ô combien j’aime les personnages complexes.

"Les larmes sont confiantes mais le sourire est dissimulé ; le sourire, c'est le voile sous lequel le coeur se cache pour mentir" 
p78

Pauline de Meulien est une jeune fille belle et pleine de vie. Elle ne connait rien de l’amour quand elle rencontre le comte Horace de Beuzeval pour la première fois. Ses réactions m’ont émue ; ses craintes, ses doutes, ses incompréhensions était touchantes. Néanmoins, je trouve la rapidité avec laquelle le mariage a eu lieu étonnante.

Le comte Horace de Beuzeval est présenté comme un homme de caractère, respecté et froid. Je n’ai pu m’empêcher de ressentir une forte antipathie pour ce personnage. Le portrait dressé par Pauline n’est pas flatteur, et les faits n’arrangent rien.

J’ai eu plus de mal à cerner Alfred de Nerval. Homme éperdument amoureux de Pauline, il ferait tout pour elle.

La façon dont le récit est mené est inhabituelle. D’abord commencé par une personne inconnue (Alexandre Dumas), l’histoire se tisse avec le passé de différents narrateurs. C’est un procédé 
intéressant, bien que cela m’ait un peu perdue.

"(...) et cela sous peine de ridicule, c'est-à-dire, de mort ; car le ridicule en France tache un nom plus cruellement que ne le fait la boue ou le sang" 
p104
Au final, je dirais que c’est une très bonne lecture, un livre très beau et une plume magnifique. Bref, une heureuse surprise.


lundi 6 février 2017

Fiche de lecture : Le Dernier Jour d'un condamné de Victor Hugo



titre : Le Dernier Jour d'un condamné
auteur : Victor Hugo
édition : Flammarion
collection : GF
nombre de pages : 185
parution : 1829
coût : 2,88
lecture n°










Synopsis :

Un homme sans nom dont on ne sait rien, pas même le crime, vient d'être condamné à la guillotine : il ne lui reste que quelques jours à vivre.
Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations : son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.

Cette histoire, Victor Hugo espère qu'elle sera «un jour utile à d'autres»... Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) se présente comme «la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir».

Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort
Mon avis

Je connaissais la plume de Victor Hugo. J’avais commencé Les Misérables puis arrêté, trouvant l’écriture trop lourde, les descriptions trop longues. J’appréhendais donc un peu ma lecture. J’avais peur de trouver un livre long, sans action ni sentiments.

La couverture de mon édition étant blanche, et ne possédant pas de synopsis, je n’avais aucune indication sur l’histoire, le titre était mon seul indice. Néanmoins, il m’attirait : Le Dernier Jour d’un condamné. C’est simple, concis, accrocheurs. Je m’imaginais les sombres pensées d’un homme condamné à mort. Pourquoi avait-il écopé de cette peine ? Qu’avait-il fait ? S’en voulait-il ? Ou au contraire, ne regrettait-il rien ?


« Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort. »

J’ai tout d’abord arrêté ma lecture à la fin du chapitre 2.  Le livre étant court, je voulais m’assurer de pouvoir choisir mes passages. Le condamné est le narrateur, on ne sait rien de lui, ni son nom, ni son apparence, et au moment où j’écris, il vient d’être condamné à mort.

Durant le premier chapitre, il est emprisonné, regrette sa liberté, et nous conte comment s’est déroulée sa condamnation. C’était une belle matinée d’août, il était serein, ne craignait rien, et s’était même permis une touche d’humour. Alors que son avocat, optimiste, lui annonçait qu’il ne devrait écoper que de travaux forcés à perpétuité, le condamné répondit : « plutôt cent fois la mort ! » Quelle ironie.

La sentence annoncée lui provoque un choc, il ne s’y attendait pas. Et alors que lui, tombe des nues, la foule est heureuse, joyeuse. Pour elle, une condamnation n’est qu’une attraction, un motif de distraction. En attendant la pendaison, l’homme ira en prison, pendant six semaines, nous apprend une jeune fille en battant des mains.

Même s’il s’agissait d’une pratique courante à l’époque, je ne peux m’empêcher d’être choquée par ces quelques phrases. Comment peut-on se réjouir de la mort d’un homme ? Il a autant le droit de vivre que nous. Qui peut se déclarer aussi supérieur pour décider du destin d’autrui ? Des questions en amenant d’autre, je me demande ce que cet homme fait là. Quel crime a-t-il commis ? Cela méritait-il la mort ? L’auteur se garde bien d’y répondre, et cela accentue ma curiosité.


« Ils disent que ce n’est rien, qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée.
Eh ! qu’est-ce donc cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si vite ? Qu’est-ce que cette échelle qui aboutit à l’échafaud ?

Apparemment ce n’est pas là souffrir.

Ne sont-ce pas les mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que l’intelligence s’éteigne pensée à pensée ?

 Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-on que jamais une tête coupée se soit dressée sanglante au bord du panier, et qu’elle est crié au peuple : Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien inventé. Tenez-vous en là. La mécanique est bonne. »


Pour mon deuxième passage, j’ai choisi d’arrêter ma lecture à la fin du chapitre 34, il me reste peu de pages. Le condamné est presque mort, dans deux heures, il sera mort.

Dans les chapitres précédents, il avait eu droit à un carnet où il notait toutes ces réflexions. C’était tellement beau. Ses pensées étaient paradoxales, parfois lasses et résignées parfois sereines et joyeuses. J’avais l’impression qu’il ne croyait pas à sa condamnation, comme s’il allait se réveiller d’un mauvais, mais simple rêve.

A la fin du chapitre 34, il est dans une cellule nue et attend « d’épouser la veuve ». Il attend et il pense. Ses pensées se perdent dans sa mémoire, sans barrière, sans logique.

Maintenant il se rend bien compte qu’il n’y échappera pas. Il mourra. Pendu. Il n’a plus cette lassitude du début. Il n’a que les regrets. Mais à cause de quoi ? Je ne le sais toujours pas à ce moment du livre, et je m’impatiente. J’aimerais enfin connaître le crime pour lequel il doit mourir. Je ne sais qu’envisager pour la suite, c’est bientôt la fin, et je ne songe pas à un miracle pour le condamné. Il mourra, j’en suis sûre. Néanmoins, je me demande comment Victor Hugo relatera cet épisode, et si, enfin, nous saurons quelle crime a commis le condamné.


Je referme le livre sur ces deux mots : Quatre heures. Je trouve qu’ils closent magnifiquement bien le roman, puisque c’est l’heure à laquelle le condamné doit mourir.
Néanmoins, une question subsiste. Pourquoi cet homme a-t-il été condamné ?

La plume de Victor Hugo est tout simplement sublime. Elle paraît naturelle, fluide, à la fois retenue et engagée. Je dis engagée car il s’agit d’un livre de l’époque romantique, écrit pour dénoncer la peine de mort, tout comme Claude Gueux que je vais commencer.

L’intrigue est certes restée un peu plate, mais la personnalité du condamné était tellement intéressante. Paradoxale, ambiguë, j’arrivais rarement à le cerner. Néanmoins, peut-on comprendre les dernières pensées pensées d’un homme qui va mourir et qui le sait ?
Rien que pour cette question, cette réflexion que le livre nous donne, je le conseillerai à d’autres lecteurs.