titre : Claude Gueux
auteur : Victor Hugo
édition : Flammarion
collection : GF
nombres de pages : 91
parution : 1834
coût : 2,30€
lecture n°
Synopsis :
« Voyez Claude Gueux. Cerveau bien fait, cœur bien fait sans nul doute. Mais le sort le met dans une société si mal faite qu'il finit par voler. La société le met dans une prison si mal faite qu'il finit par tuer. Qui est réellement coupable ? Est-ce lui ? Est-ce nous ? »
Dans Claude Gueux, où s'entremêlent discours politique et récit d'un fait divers tiré de la Gazette des tribunaux, Victor Hugo met son talent oratoire et son éloquence au service d'une cause : l'abolition de la peine de mort et la mise en place d'une pénalité plus juste. À la fois prolongement du Dernier jour d'un condamné et préfiguration des Misérables, Claude Gueux constitue un repère majeur dans le parcours de l'écrivain engagé, et se situe au croisement des problématiques essentielles de l'œuvre hugolienne : la « grande question du peuple au XIXe siècle » et la peine de mort.
Mon avis :
Venant de terminer Le Dernier Jour d’un condamné et
ayant adoré cette lecture, je m’attendais donc à apprécier ce second livre de
Victor Hugo.
Le
synopsis présente Claude Gueux comme une sorte de préquel aux Misérables,
ainsi qu’un prolongement du Dernier jour d’un condamné. Alors pourquoi ce
livre-ci est si peu connu ?
Cette
fois, la couverture des éditions Flammarion n’est pas vierge. On peut y voir un
homme, bien bâtit, souriant presque. Il est derrière des barreaux, rouges.
Cette couleur ainsi que cette prison me fait penser qu’il sera incarcéré, puis
tuer. Je ne peux donc m’empêcher d’établir avant même que je ne commence ma
lecture, un parallèle avec Le dernier jour d’un condamné. Néanmoins, au premier
plan de la couverture se trouve une paire de ciseaux blanche. Je dois dire que
je ne comprends pas la place importante qu’occupe cet ustensile sur l’image.
Cette
question se rajoute à la longue liste habituelle : qui est Claude
Gueux ? Qu’a-t-il fait ? Que deviendra-t-il à la fin du roman ?
J’ai tout d’abord arrêté ma lecture à la page 9, ce livre
ne possédant pas de chapitre. Claude Gueux était un homme honnête qui a du
voler pour sa famille, et de ces quelques miches de pain subtilisées, il a
écopé de cinq ans de prison.
Utilisé
comme main d’œuvre pour des entreprises, il travaille bien, est respecté de ses
camarades et, cela va de soit, détesté des geôliers. M.D., le directeur de la
prison, le hait particulièrement car Claude Gueux n’en a que faire de ses
sermons et ne compte pas se repentir de son vole.
Alors
qu’il ne mange pas assez, un jeune homme du nom de Albin, partage avec lui sa
ration. Ils deviennent amis, et même s’ils parlent peu, Claude l’affectionne
énormément.
Mais
le directeur, n’appréciant guère le protagoniste, transfert Albin dans un autre
secteur et Claude se retrouve seule. Il ne comprend pas, cherche à comprendre
pourquoi le geôlier lui a fait ça, mais à toutes ses questions, il n’obtient
que des réponses absurdes telles que « rien », « parce
que » ou encore « je ne reviens jamais sur mes décisions ».
A mon deuxième arrêt, Claude est désespéré. Malgré toutes
ces requêtes, Albin ne lui a pas été rendu.
Le
temps est passé trop vite, et cela me perd. Je n’arrive pas à comprendre
comment Albin est devenu si important dans la vie du protagoniste. J’ai eu
l’impression qu’ils ne se voyaient que très rarement, et que Albin ne faisait
que donner du pain à Claude, et portant, celui-ci est comme obsédé.
Claude
veut récupérer Albin, il implore je ne sais combien de fois au directeur de lui
rendre son ami. Or celui-ci refuse, alors Claude le juge, et décide de le tuer.
C’est une décision froide, réfléchie, posée. C’est une décision effrayante.
Après
son jugement devant tous les prisonniers, quand M.D. arrive, Claude lui plante
une hache dans le dos, plusieurs fois. Il voulait ensuite se tuer,
malheureusement, les ciseaux de couture de sa femme, seul vestige de son passé,
ne sont pas assez aiguisés. Un fois soigné, il est accusé de meurtre.
Je referme ce livre un peu déçue. Je n’ai pas retrouvé les
émotions ressenties lors de ma lecture du Dernier jour d’un condamné. Le
narrateur n’étant pas le protagoniste lui-même, il intervient régulièrement, ce
que je n’apprécie guère.
Néanmoins,
un passage m’a marquée. Quand, devant les juges, Claude laisse éclater sa colère
et toute son amertume contre la société, son monologue est magnifique,
peut-être la plus belle partie de ce livre.
Cet
essaie politique se termine sur une morale. Une dénonciation de la
société : Pourquoi cet homme a-t-il volé ? Pourquoi cet homme a-t-il
tué ? Victor Hugo critique la peine de mort, explique qu’au lieu de couper
des têtes, il faudrait les cultiver, les aider. Et, alors que cet auteur
renommé désapprouvait cette pratique ignoble, il faudra attendre l’année 1981
avant qu’elle ne soit abolie.