Parution : 02/05/2018
Nombre de pages : 396
Coût : 18,50 €
4ème de couverture :
Avis :
J’ai lu peu de livres de Virginie Grimaldi, mais je ne sais pas pourquoi, ma tête les associe aux vacances. Un entrelacs de vies, une place importante pour la famille, une fin agréable, bref, une explosion de vie.J’ai passé un très bon moment avec Il est grand temps de rallumer les étoiles. Anna, mère de Chloé 17 ans et Lily 12 ans, se retrouve dépassée. Au chômage alors qu’elle n’a pas de compétence particulière, croulant sous les dettes, elle se rend compte que ses filles vont mal. Alors ni une ni deux, elle les embarque dans un road trip vers la Scandinavie.
En ce moment, nombres de mes lectures utilisent l’alternance de point de vue. Ici, nous avons Anna qui narre, Chloé qui raconte sa vie sur son blog Les Chroniques de Chloé et Lily qui raconte la sienne dans son journal Marcel. Trois voix, trois façons de raconter.
J’ai adoré lire Lily, ses expressions rigolotes m’ont bien amusée, ses PS à la fin de chaque page, le « Cher Marcel »… Elle avait un mélange de maturité et d’innocence impressionnant. Elle me faisait rire, j’avais envie de la protéger. J'ai aussi beaucoup aimé sa relation avec Noé, une véritable leçon sur l'amitié et la tolérance.
Je me suis beaucoup identifiée à Anna. Anna et ses attaques de panique qu’elle narrait avec une justesse incroyable. La peur de la peur, c’est exactement ça, les deux cerveaux qui se battent, le sentiment merveilleux d’avoir surmonté cela.
« En réalité, je n’ai pas peur de tomber en panne ou d’être cambriolée. Je crains de faire une attaque de panique et de ne pas réussir à la gérer. Je redoute de perdre connaissance et que mes filles se retrouvent seules. Je suis terrorisée à l’idée de ressentir ces symptômes terribles, les symptômes de la peur. En fait, j’ai pas peur d’avoir peur. J’ai peur de moi. »
Lire ces mots m’a fait à la fois replonger dans mes crises et m’en a sortie. Je me suis sentie faible puis plus forte, grandie. J’ai lu le mal que ressentait Anna, comment elle vivait avec ça et comment ses filles vivaient en spectatrices de ces attaques. J’ai aimé que cela soit abordé par petites touches, avec humour et justesse.
Je me suis aussi identifiée à Chloé. Hypersensible, en décalage avec le monde et pourtant vivant le monde si intensément. Contrairement à plusieurs héroïnes décalées, Chloé ne cherche pas à renforcer ce fossé avec de la provocation, elle cherche à s’adapter. Et elle souffre de cette différence. Elle a un côté naïf, son désir d’être aimée est si beau, si enfantin, si douloureux aussi d’une certaine façon car trop peu de personnes peuvent combler un besoin d’amour si grand.
« On venait de se faire mettre KO par la beauté du monde. »
Assise dans le train, j’ai voyagé avec Il est grand temps de rallumer les étoiles. J’ai découvert des paysages magnifiques, des personnages chaleureux. J'ai beaucoup apprécié les autres camping-caristes, petites touches de vies, d'humour, de troubles, de remises en question. Mention spéciale aux deux petits papis. Bref, je faisais partie du road trip, et j’aime entrer dans ma lecture de cette façon. Je me suis sentie proche de la nature, comme si Virginie Grimaldi m’ouvrait les yeux à travers ceux de Chloé, Anna et Lily. Les descriptions des paysages et l’émerveillement des filles étaient beau à lire. Ca et voir cette famille se ressouder doucement.
Virginie Grimaldi offre une très belle leçon de vie à ces personnages, et à nous aussi par la même occasion, ajoutant humour et émotions. Je suis étonnée d’avoir autant apprécié ma lecture. En y repensant, un sentiment d’apaisement me vient, je revois les magnifiques paysages que les filles ont traversé. Une petite déception peut-être concernant Julien, mais c’est vraiment pour chercher la petite bête.
Un roman feel good plein d'amour et de beauté qui donne envie de croquer la vie à pleines dents avec les gens qu'on aime. Une lecture fraiche, vivante qui fait du bien.
« J’ai l’impression que nous sommes tous à bord d’un bus qui avance inexorablement vers une destination commune. On s’y croise, on s’y perd, on s’y accompagne parfois. Certains en descendent avant le terminus. On ne peut pas le freiner, on ne peut pas l’arrêter quelques instants, on peut juste faire en sorte de s’y sentir le mieux possible.
(…)
Mais je devine déjà l’intersection. Elle approche de plus en plus vite. Chloé va changer de siège. Lily aussi un jour. »