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dimanche 8 août 2021

Peau d'homme, de Hubert et Zanzim


 titre : Peau d'homme 
 scénariste : Hubert
 coloriste et dessinateur : Zanzim
 éditions : Glénat
 collection : 1000 feuilles
 nombre de pages :  160
 parution : 3 juin 2020
 coût : 27€
 récompenses : Grand Prix RTL 2020, Prix Wolinski de la BD du Point 2020, Grand prix de la critique ACBD 2021, Prix Landerneau BD 2020 , Prix Ti-Zef 2020, Fauve des Lycéens 2021 au Festival d'Angouême, Prix des Libraires Canal BD 2021, Prix BDstagram 2020, Prix Imaginales de la bande dessinée des bibliothécaires 2021


4ème de couverture : 

Sans contrefaçon, je suis un garçon !

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité.

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.


Avis : 

Bon allez, je me jette à l’eau, je rédige ma chronique de Peau d’Homme. Qu’est-ce que je peux dire à part que cette BD fut un coup de coeur ? Que j’aimerais que tout le monde la lise ? 


L’histoire se déroule dans la Renaissance italienne. Bianca, l’héroïne, va se marier avec Giovanni, un homme qu’elle connait à peine. Sa tante lui apprend alors un secret de famille : les femmes se transmettent depuis des générations une peau d’homme. Grâce à cette peau, Bianca peut rencontrer son fiancé, apprendre à le connaître sous les traits de « Lorenzo ». Elle va alors découvrir une liberté grisante qu’elle ne possède pas en tant que femme, mais aussi que Giovanni préfère les hommes aux femmes. Petit à petit, il tombe amoureux de Lorenzo, et Bianca mène une double vie : homme libre, heureux et amant comblé de Giovanni, et femme soumise, intriquée et délaissée par son mari. En parallèle de l’évolution de Bianca nous avons l’évolution de la société. Fra Angelo, empli d’un fanatisme religieux à faire peur, commence à resserrer son emprise sur les femmes, puis sur les hommes.


Bianca devient la figure de la liberté. Liberté sexuelle, liberté de pensée, liberté de vie. Autour d’elle gravitent différents personnages plus ou moins extravertis. J’ai aimé cette diversité de vies qui représente la société actuelle. 


Parce que, Peau d’homme, comme souvent avec le principe d’éloignement, est terriblement actuelle. Elle aborde divers thèmes : la religion, le sexisme, le travestissement, l’homosexualité, la liberté… Elle pourrait faire penser aux Fables de Lafontaine, entre humour et morale, prônant la tolérance.


J’ai apprécié qu’il s’agisse d’une bande dessinée et non d’un roman. Le graphisme apporte vraiment quelque chose ici, peut-être un côté plus abordable ? Les dessins de Zanzim sont tous simples, avec certains traits enfantins, flous et très colorés. Cela ajoute à la mise à distance je trouve.

J’ai aimé voir les corps, voir la peau de Lorenzo dans sa boîte, voir Bianca l’enfiler comme un vêtement, voir les corps des uns et des autres se toucher, se coller. 


Pour moi Peau d’homme nous livre une véritable réflexion sur la société moderne. Prise de conscience, à travers la satire, de la dualité inéluctable des extrêmes mais aussi de l’importance de la liberté et de la difficulté à se battre pour elle. 


Je me répète, mais j’aimerais que tout le monde lise cet ouvrage.

2 commentaires:

  1. Je vois tellement de retours positifs sur cette BD ! Il faut vraiment que je la découvre à mon tour.

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    Réponses
    1. Oh oui, je te la conseille tellement ! J'espère que tu en auras l'occasion, et que tu aimeras !

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