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samedi 17 décembre 2022

L'Eveil des sorcières tome 2, de Cordélia


Titre : L'Eveil des sorcières
Tome 2 Le Secret de Maelys
Autrice : Cordélia
Edition : Scrinéo
Nombre de pages : 240
Parution : 14/10/2021
Coût : 12,90





4ème de couverture : 

Ma vie a ra-di-ca-le-ment changé ces derniers mois : je suis devenue une... sorcière ! En plus, je ne suis pas la seule du collège : Maelys et Rajan, deux élèves à qui je n'avais jamais parlé, le sont aussi ! Ensemble, on fait notre apprentissage auprès de Mme Wàn, notre prof de musique (enfin de sorcellerie surtout !). 
Après avoir passé (et réussi) mon initiation de sorcière en décembre, je pensais pouvoir continuer mon apprentissage tranquillement. Mais depuis quelques temps, Maelys est bizarre : elle est énervée, elle délaisse les cours de magie et ne réussit plus bien ses sorts... Et quand j'essaye de savoir ce qui ne va pas, elle refuse mon aide. Que faire ? Heureusement, avec Rajan, on a un plan pour comprendre ce qui se passe...

Mon avis : 

Ça fait une semaine que j'essaie d'écrire ma chronique du tome 2 de L'Eveil des sorcières de Cordelia, alors vous savez quoi ? On laisse tomber les fioritures et les grands discours et on s'y met ! 

Dans le tome 1, Nora se découvre des pouvoirs magie et Harmonie, sa professeur de musique, la prend en apprentissage. Elle rencontre alors deux autres apprentis : Rajan et Maelys. Bien que jeunes, ils sont déjà sensibilisés aux questions d'égalité et vont lutter contre le sexisme qui sévit dans leur collège, en utilisant un peu de magie…

J’avais beaucoup apprécié ce tome 1 : de la magie, de l’engagement, de l’inclusivité et de la bienveillance, que demander de plus ? Cordélia nous offre ici un roman jeunesse accessible à tous, divertissant tout en transmettant de belles valeurs. J’ai aimé qu’elle prône ainsi la différence avec une famille homoparentale et des personnages au physique varié. De plus, j’ai appris l’existence du Langage Parlé Complété. Là où la LSF (langue des signes française) est une véritable nouvelle langue où l’on utilise uniquement des signes, la LPC est un complément au langage oral.


Le tome 2 va se concentrer sur le personnage de Maelys, mais bien sûr, la narratrice reste Nora. 

Maelys a un an de plus que Nora et Rajan, et elle est apprentie sorcière depuis un peu plus de deux ans. C’est une fille très douce, toujours prête à aider ses consoeurs à perfectionner leurs sortilèges. Or, Nora observe des différences chez son amie, elle arrive en retard, paraît fatiguée, sur les nerfs, et semble cacher un mal-être derrière une façade méprisante. 

Dans ce tome, Cordelia aborde la santé mentale chez les jeunes et l'importance d’entendre leur détresse. Thématique extrêmement importante et trop peu exploitée en jeunesse, j'ai cependant trouvé que cela allait très vite. J'aurais aimé un crescendo plus approfondi, avec des questionnements et des incompréhensions de la part de Nora et Rajan.


Le personnage de Nora est attachant. Enthousiasmée par sa découverte de la magie, elle prend ses cours très au sérieux et l’on a accès à certaines pages de son grimoire, chose qui m’a beaucoup plus. Néanmoins, son apprentissage empiète sur sa vie de collégienne, et elle s’éloigne petit à petit de ses amies. J’aurais aimé la voir plus jongler entre ses deux vies et voir ce qu’elle faisait de ce secret. Incroyablement intègre et altruiste, elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider ses amis, et n'hésite pas à se remettre en question quand cela est nécessaire. En cela, elle est un véritable modèle pour les lecteurs. 


Cependant, si le personnage de Nora est assez développé, j’ai trouvé que les autres manquaient un peu de profondeurs ou rentraient trop dans des cases. Les indices du mal-être de Maelys, la scission entre ses parents, la personnalité de Prudence, les lois sur la sorcellerie, les pouvoirs d’Harmonie… Plein de petits points sur lesquels j’aurais aimé avoir plus d’informations. 


Cette lecture reste toute fois très sympathique, l’écriture est fluide et agréable, ça se lit très vite. Et je ne doute pas que les plus jeunes passeront un très bon moment en compagnie de Nora, Rajan et Maelys. 

dimanche 20 novembre 2022

Pourquoi j'ai mangé du lion, de Jean-Pascal Bernard


Titre : Pourquoi j'ai mangé du lion
Auteur : Jean-Pascal Bernard
Illustratrice : Caroline Taconet
Editions : Les Petites Moustaches
Nombre de pages : 70
Parution : 14/10/2020
Coût : 12,50





4ème de couverture 

Qu’est-ce qui a bien pu pousser la girafe Ramona, sage pensionnaire du zoo de Vincennes, à dévorer un lion ? Les feuilles d’acacia ne suffisaient-elles pas à la rassasier ?
– C’était un accident ! bredouille-t-elle devant le compatissant commissaire Pillière.
– Un assassinat ! rugit la veuve du fauve défunt devant l’implacable adjoint Dentu.
Et s’il s’agissait en définitive d’un crime passionnel ?
Pas bête. Mais cela n’explique pas tout…

Dans ce court roman policier, l’amour ne triomphera pas mieux que dans Roméo et Juliette. Mais, comme toujours, c’est du génie des enfants que jaillira la lumière.


Mon avis express' : 

Merci aux Petites Moustaches Editions pour cette lecture

 Lu dans le cadre de mon stage chez Les Petites Moustaches Editions, j'ai passé un agréable moment avec Pourquoi j'ai mangé du lion ; Ramona la girafe est coupable d'homicide, elle a mangé Bouly le lion. Pour résoudre cette enquête, nous suivons deux interrogatoires menés en parallèle : le commissaire avec Ramona, et son adjoint avec Sharon, la lionne compagne de Bouly. Tous deux essaient de comprendre ce qui a bien pu se passer pour pousser une girafe à manger un lion. 

Le talent de Jean-Pascal Bernard réside dans cet ligne entre abracadabrantesque et réalisme. C'est vrai, avec ces animaux qui parlent on pourrait s'attendre à un livre pour enfant, ou alors un remake de La Ferme des animaux, mais non, ici, humains et animaux se côtoient, les hommes dans les rues et les animaux dans le zoo.l. Il arrive même à nous faire oublier que la protagoniste est une girafe. Cet aspect irréaliste apporte une touche d'humour sans tomber dans la lourdeur, et je dois avouer que j'ai bien rit durant ma lecture. 

Jean-Pascal Bernard a vraiment une plume, chacun de ses personnages possède son propre dialecte, et il passe de l'un à l'autre sans gêne. J'ai aimé cette alternance de langage : soutenu pour Ramona et vulgaire pour Sharon. Le ton très recherché est contrebalancé par les onomatopées des animaux. Son écriture est fluide, les 70 pages du livre se dévorent en un rien de temps. 

Le texte est accompagné d'illustrations à la fois simples et efficaces. Ni trop imposantes, ni trop superflues, les illustrations de Caroline Taconet sont à l'image de l'écriture, suffisamment lisses pour ne pas nous faire tourner la tête et en même temps très colorées pour attirer l'oeil. 

Pourquoi j'ai mangé du lion est un court roman policier aux allures de fables enfantines qui nous fait bien rire.
Ce marivaudage moderne et humoristique s'adresse alors à la fois aux enfants qui s'amuseront des péripéties, et aux adultes qui apprécieront la parodie du polar et le travail de la langue. 

mardi 15 novembre 2022

Heartstopper tome 1 à 4, de Alice Oseman

   


 Titre : Hearstopper
Tomes 1 à 4 : Une rencontre, Un secret, Voyage à Paris, Choses sérieuses
Autrice : Alice Oseman
Editions : Hachette
Nombre de pages du tome 1 : 272
Parution du tome 1 : 09/10/2019
Coût : 15€





4ème de couverture du tome 1 

Ceci est l’histoire de deux lycéens. 
Nick, le rugbyman au sourire solaire. 
Charlie, le musicien au cœur solitaire. 

Parce qu’ils évoluent dans des cercles différents, 
parce qu’ils n’ont pas le même caractère, 
leur amitié n’était pas gagnée. 


Pourtant, petit à petit, de façon irrésistible, Charlie tombe amoureux. 
Même s’il sait que Nick aime les filles. Même s’il sait qu’il n’a aucune chance. 
Alors, pour ne pas mettre en péril cette amitié naissante 
qui compte pour lui plus que tout, Charlie préfère garder le silence…

Mon avis : 

J’ai enfin terminé la lecture des quatre Heartstopper. Il faut savoir que je les ai depuis déjà quelques mois dans ma bibliothèque et hier, je me suis demandée pourquoi je ne les avais toujours pas lu (j’ai eu la réponse avec le tome 3).


Heartstopper, c’est une saga de roman graphique LGBTQIA+ qui a fait sensation quand elle est sortie, tout le monde en parlait, tout le monde adorait et il y a quelque temps, elle a même eu droit à une adaptation Netflix.


J’avais déjà lu les deux premiers tomes, mais pour l’occasion (et puis, est-ce qu’il faut vraiment une raison pour relire des livres ? Je ne crois pas) j’ai enchaîné tome 1 à 4. Après être partie à la recherche du carnet dans lequel j’avais écrit mon avis sur le tome 1, me revoici avec…seulement 2 lignes de plus. C’était une recherche fructifiante dites-moi (pourquoi est-ce que j’écris comme je parle ? Je crois que ça fait trop longtemps que je n’ai pas chroniqué, ça me manque et du coup, je suis toute contente de revenir).


Oh j’ai oublié de prévenir, cette chronique parlera des quatre tomes, donc si vous ne les avez pas lu, gare aux spoils.


Lors de ma première lecture du tome 1, j’avais été un peu déçue. J’en avais entendu tant et tant de bien, que Une rencontre n’avait pas pu toucher le coup de coeur. Attention hein, je ne dis pas que je n’avais pas aimé, c’était mignon, mais sans plus. J’avais trouvé les dessins un peu trop simplistes, ils m’empêcher de discerner les émotions des personnages sur leur visage. 

J’avais préféré le tome 2, plus…immersif ? On voit vraiment Nick se débattre avec ses différents sentiments, , on le voit se chercher, évoluer…On découvre aussi ses peurs, ses doutes, ses réflexions, il est désemparé. Charlie et lui se sont avoués leurs sentiments mais ils cachent leur relation. Je n’ai pas trouvé ça honteux, juste mignon, comme vouloir garder un amour pour soi. Dans ce tome, les dessins m’ont montré ce premier amour avec les joues qui rosissent (je précise qu’on est on en noir et blanc, alors comment j’ai pu avoir cette réflexion ?) et les yeux qui pétillent. J’ai même versé ma larme lors de la scène entre Nick et sa mère, tant de bienveillance et  d’amour s’en dégagent. 


Donc si je résume mon avis d’antan, c’était une bonne lecture mais pas un coup de coeur, avec une très belle progression entre le tome 1 et le tome 2. 

Sauf que quand j’ai repris ma lecture hier, toute attentes et ressentiments avaient disparu. J’ai juste pris l’histoire de Nick et Charlie comme elle venait, et ça change tout ; j’ai bien plus apprécié cette seconde lecture. Certes, les dessins restent enfantins, mais là où j’y avais vu un point noir, j’y vois maintenant un atout. Que je m’explique. J’ai comparé l’évolution des dessins avec le fait de faire connaissance avec quelqu’un : plus on s’approche, plus certaines choses nous sautent aux yeux.


Eeeeet en fait je bloque à partir du tome 3. Je lis, toute contente les préparations au voyage à Paris. Je suis heureuse de retrouver Tara et Darcy ainsi que les amis de Charlie. Dans ce tome beaucoup plus gros que les précédents, les personnages secondaires sont bien plus développés, autant dans le dessin que dans leur histoire. Et là, un regard de Nick suffit à me rappeler pourquoi je ne l’avais pas lu. C’est fou, comme d’un coup, un trait de crayon peut glacer le sang : Nick regarde l’assiette pleine de Charlie. Je comprends de suite où Alice Oseman veut nous amener. C’est un peu survolé, mais dans le tome 4, ça prend quasiment toute la place : Charlie souffre de troubles alimentaires et est hospitalisé. J’ai voulu terminé ma lecture, mais je devais faire des pause à chaque page pour ne pas pleurer dans le train, et en écrivant ça, je pleure devant mon ordinateur. Stop. Je peux plus donner mon avis.


Est-ce que je publie quand même cet avis qui n’est absolument pas construit et approfondi ? Est-ce que je m’ouvre sur internet ? Oui, parce que l’idée d’écrire sur Nick et Charlie m’obsédait toute la journée et me remplissait de joie. Oui parce que c’est un sujet important, mais surtout, que c’est une très bonne lecture. Je remercie l’autrice et l’édition d’avoir mis un trigger warning sur ce tome 4, il n’en tenait qu’à moi de le prendre en compte, chose que je n’ai pas fait, car si je n’y fais pas attention, c’est que ça ne me touche pas n’est-ce pas ? Question rhétorique stupide, ça ne marche pas comme ça, ne faite pas comme moi, protégez-vous.


On respire, et on termine cette chronique. J’ai apprécié ma lecture des deux premiers tomes, cela a été plus compliqué pour les deux suivants dû à mon histoire. Mais j’ai trouvé ces tomes très bien fait, donnant les informations nécessaires sans que cela soit lourd, apportant une note positive sans que cela soit irréaliste et niais. Ce que je veux retenir, c’est que j’ai hâte de lire le tome 5 qui sort en février !

lundi 14 novembre 2022

C'est lundi, que lisez-vous ?

                

 C'est lundi, que lisez-vous reprend "It's Monday, what are you reading ?" du blog One person's journey through a world of books. Au départ, le récapitulatif des liens français se faisait sur le blog de Galleane, puis, c'est le blog I Believe in Pixie Dust qui a repris le flambeau. Cependant, elle a annoncé qu'elle ne le continuerait plus que sur Instagram, le récapitulatif des liens se fait donc maintenant sur le blog Les Paravers de millina.

Le but de ce rendez-vous hebdomadaire, c'est de faire un petit bilan de sa semaine : 
Qu'avez-vous lu ?
Que lisez-vous maintenant ?
Que lirez-vous ensuite ?

Bon, ça fait quelques temps que je ne suis pas venue ici, je passe de temps en temps sur Instagram, mais jamais assez longtemps pour poster. Dernièrement, j'avais du mal à lire, ma concentration me fait défaut malheureusement. Et puis, j'ai tant lu de manga et bd en octobre que j'en ai fait une indigestion haha, je crois que je ne pouvais plus lire un ouvrage illustré mais que j'avais perdu l'habitude des livres de plus de 200 pages. Cependant, ma panne de lecture semble s'estomper (je touche du bois), et je peux enfin vous faire un récapitulatif de plus d'un demi ouvrage.

Mes lectures de la semaine passé : 

   

J'ai trouvé le roman parfait pour reprendre la lecture : une de mes autrices préférées doublé de ma période cocon = combo gagnant ! J'ai nommé le tome 1 des Soeurs Charbrey de Cassandra O'Donnel. J'ai lu la moitié en quelques heures, j'étais complètement happée. Néanmoins je ne l'ai pas fini, une fois que ces quelques pages m'ont donné l'impulsion nécessaire, j'ai refermé ce livre, je le garde sous le coude pour une prochaine perte d'envie.
Parce que le film Netflix me faisait envie, je dois l'avouer, j'ai emprunté le tome 1 de L'Ecole du Bien et du Mal de Shoman Chainani. J'ai adoré ma lecture, malgré quelques petits points dérangeant : le cliché sur le clivage bien et mal. Pourquoi le mal doit-il être laid et le bien beau ? 

   

Ensuite, j'ai enchaîné les quatre tomes de Heartstopper de Alice Oseman, ma chronique est prête pour demain. 
Je termine ma semaine avec une lecture en diagonale : Le Jour de June de Anne Loyer pour mon stage chez Les Petites Moustaches Editions.

 

Pour ce qui est des écrans, j'ai regardé Madeleine Collins, de Antoine Barraud. Une petite déception je pense, je ne m'attendais pas à cette fin et j'aurais aimé autre chose.

En ce moment je lis :

   


Comme j'ai retrouvé le goût de lire, je peux enfin commencé Les Eblouis de Aylin Manço, et je dois dire que j'aime déjà beaucoup.
En diagonale, je lis Sous le masque de Desdémone, de Marie Nollet, pour mon stage.
J'ai aussi recommencé la série Smallville, je fais des petits sauts de puces entre la saison 4 et la saison 10.


Ensuite, je lirai : 

 


Je me laisse le choix entre Emma de Jane Austen, La Vie sexuelle des superhéros de Marco Mancassola et le tome 2 de L'Ecole du bien et du mal de Shoman Chainani
Je lirai en même temps un livre des Petites Moustaches, puis un des services presses que j'ai dû mettre de côté. 
Et pour ce qui est des séries, j'ai très envie de rerereregarder Lois et Clark, oui je suis grave.


🍂Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle semaine pleine de lecture 🍂

dimanche 9 octobre 2022

Blood Witch, de Léna Jomahé

 

 Titre : Blood Witch
 Autrice : Léna Jomahé
 Edition : Plume Blanche 
 Collection : Plume d'Or
 Nombre de pages : 516
 Parution : 2 avril 2019
 Coût : 20€






4ème de couverture : 

Ah merde !
Encore un !
Bon alors ? Oui, c’est à toi que je parle, là ! Tu crois vraiment avoir les reins suffisamment solides pour découvrir mon histoire ? J’en suis pas si sûre, moi !
Si je te dis que je suis une sorcière dans un monde timbré avec des vampires et des loups-garous en autre chose, toujours partant ?
Bien ! Comme tu voudras.
Alors vas-y, prends-le ce bouquin, installe-toi confortablement et surtout, amène-moi un verre de tequila.

Mon avis : 

Blood Witch c’est une intrigue comme on en a vu tant : une jeune femme tout ce qu’il y a de plus banale apprend qu’elle appartient au monde surnaturel, une sorcière plus précisément au destin extraordinaire et qui tombe amoureuse d’un vampire ultra sexy. 
Mais bien entendu, on ne peut résumer Blood Witch à ça, ce roman est tellement plus. Notamment avec la plume de l’autrice que j’ai adoré ; elle m’a fait penser à celle de Cassandra O’Donnell dans Rebecca Kean (qui, si vous ne le savez pas, est une de mes sagas préférées, je connais des passages entiers par coeur), remplie d’humour noir comme j’aime. 
Mélangez donc de l’humour noir, une héroïne complètement badass, de l’apprentissage de pouvoir, des combats, un amour impossible, du sexe, une plume parfaitement maitrisé et un scénario riche et dynamique et vous obtenez un roman explosif !

Erika est serveuse dans un bar pour payer ses études, et un soir, un type louche l’attend devant chez elle et lui dit de le suivre car elle est en réalité une sorcière (ça vous rappelle un certain demi-géant avec un garçon à lunettes ? Eh bien le ton est trèèèès loin de ça). Voilà notre héroïne plongée dans un monde de vampires et de loup-garous, où ses parents ne sont en fait que ses parents adoptif et où elle doit retrouver les derniers membres de son coven pour sauver le monde. Oui oui, je ne plaisante pas, cette petite étudiante au caractère bien trempée qui vient tout juste de se découvrir sorcière doit sauver le monde d’un odieux vampire qui veut déclarer une guerre intercontinentale. Rhalala, un peu mégalo sur les bords ce méchant non? 

Léna Jomahé écrit à la première personne, nous sommes donc complètement immergé dans la tête d’Erika avec ses blagues qui tombent souvent à l’eau et une gentille folie qu’on sent en latence. Elle se retrouve du jour au lendemain sorcière avec des pouvoirs surpuissants qu’elle ne sait pas contrôler ; mais en véritable héroïne badass, elle n’écoute personne et n’en fait qu’à sa tête. Cette partie de sa personnalité, têtue et caractérielle, est à la fois amusante et agaçante ; c’est vrai quoi, elle est sorcière depuis quelques jours à peine et voilà qu’elle se croit tout permis. Mais pour moi, cela s’efface complètement grâce à son humour de merde digne d’un mec relou en boîte, un humour noir, désopilant : une magnifique façon d’équilibrer avec son côté infantile qui m’a fait mourir de rire (mauvais jeu de mots ?)

Malheureusement, les autres personnages se retrouvent un peu à l’écart face à cette figure presque qu’excessive qu’est Erika. Ce que je retiens, c’est la simplicité avec laquelle Erika renoue avec son passé, et l’affection qu’ont certains personnages pour elle alors qu’ils ne l’on pas vu depuis près de deux décennies je crois. Facilité scénaristique peut-être ? Quoiqu’il en soit, sa famille et ses amis ne m’ont pas laissé plus de souvenirs que ça.
Néanmoins, on se doit de citer Stan, le vampire ultra sexy qui annonce sa véritable identité à Erika. Il a 250 ans et est maître dans l’art de l’impassibilité, or, Erika a le don pour le faire sortir de ses gonds. Vous voyez où ça va nous menez ? Et oui, of course, ils vont entretenir une relation interdite et explosive. Les hormones de notre héroïne sont en ébullition et les scènes de sexe sont assez nombreuses, qu’elles soient réelles ou fantasmées.  

L’écriture fluide et prenante de Léna Jomahé, ainsi que les nombreux rebondissements m’ont empêchée de refermer ce roman, c’est une lecture complètement addictive que  nous présentent les éditions Plumes Blanches. L’univers d’Urban Fantasy est très bien construit avec des clans, des lois et un historique qui tient la route. Petit plus : les petits dessins en bâton à chaque début de chapitre.

J’ai adoré le côté complètement déjanté du livre. L’autrice nous prévient d’ailleurs dans la quatrième de couverture : « vous allez me détester ». Et en effet, la réalisation d’une prophétie sur une sorcière « blood witch » déplace le roman d’Urban Fantasy vers un roman sanglant et atroce. Plus on avance dans Blood Witch, plus on va de surprises en surprises, de catastrophes en catastrophes jusqu’à l’apogée, un final juste impossible à prévoir, quelle claque ! C’est vraiment un choix culotté et audacieux qu’a fait l’autrice, et en même temps, quelle belle fin, un roman si dérangé ne pouvait avoir d’autre fin que cette si grande folie. Néanmoins, pour les petits coeurs fragiles, Léna Jomahé a écrit une fin alternative, qui, je l’avoue clairement, me convainc beaucoup moins. 

Bref un univers peuplé de vampires, sorcières et loup-garous qui ne nous laisse pas indifférent avec son héroïne à l’humour décapant et à la folie progressive. Un roman comme je les aime, prenant et désopilant. 

lundi 26 septembre 2022

La saga Hadès & Perséphone, de Scarlett St Clair

            Hades et PersephoneHades et Persephone - Tome 01 A touch of DarknessHadès et Perséphone, tome 2 : A touch of ruin par St. Clair   Hadès et Perséphone, tome 3 : A touch of malice par St. Clair

Titre : Hadès & Perséphone
Tome1 : A Touch of darkness
Tome 2 : A Touch of Ruin
Tome 3 : A Touch of malice
Edition : Hugo Publishing 
Collection : New Romance
Nombre de pages du tome 1 : 429
Parution du tome 1 : 5 mai 2022
Coût : 18€


4ème de couverture du tome 1

Perséphone n'est la déesse du printemps qu'en titre. Depuis qu'elle est toute petite, les fleurs se ratatinent à son contact. Après s' être installée à New Athens, elle espérait mener une vie discrète, dans la peau d'une journaliste mortelle. Tout change lorsqu'elle s'assied dans une boîte de nuit clandestine pour jouer une partie de cartes avec un étranger hypnotique et mystérieux.

Hadès, le dieu des morts, a bâti un empire du jeu dans le monde des mortels et ses paris favoris sont réputés impossibles. Mais rien ne l'a jamais intrigué autant que la déesse qui lui offre une aubaine laquelle il ne peut résister. Après sa rencontre avec Hadès, Perséphone se retrouve liée par un contrat avec le Dieu des morts, et ses conditions sont impossibles : Perséphone doit créer la vie dans le monde souterrain ou perdre sa liberté à jamais. Le pari ne se limite cependant pas à exposer l'échec de Perséphone en tant que déesse. Alors qu'elle s'efforce de semer les graines de sa liberté, son amour pour le Dieu des ténèbres grandit - un amour à la fois envoutant et interdit.

Mon avis sur les 3 tomes

Attention, cette saga contient ENORMEMENT de scènes de sexe, qui par ailleurs ne sont pas du tout représentatives d'une sexualité épanouie.


Cette chronique se fera en deux temps : la première partie qui vous scandera mon amour pour la saga, et la deuxième, plus détaillée, pour ceux qui ont déjà lu Hadès et Perséphone. Pourquoi cette forme me demandez-vous ? Parce que j’ai lu les trois tomes en lectures communes avec des copines et qu’on les a enchainé, j’aurai donc du mal à me bien distinguer chaque tome pour une chronique. 


La première chose que je tiens à souligner est que Hadès et Perséphone est une romance extrêmement érotique ; ils « baisent » (pour utiliser les mots de l’autrice) quasiment à chaque chapitre. Les scènes sont explicites et il faut le savoir avant de commencer cette saga. 


Ensuite, que raconte Hadès et Perséphone ? Il s’agit d’une réécriture du mythe grec dans notre monde moderne. Perséphone est une déesse inconnue car sa mère, Déméter, a caché son existence aux dieux et aux humains. Quand le livre débute, cela fait trois ou quatre ans que Perséphone est enfin sortie de chez sa mère pour vivre une vie de mortelle, avec, bien sûr, quelques conditions qu’elle ne va pas respecter. 


L’évolution du personnage est assez incroyable. On passe petit à petit d’une fille timide à une jeune femme fière, puissante, menaçante, une véritable reine et déesse. J’ai aimé voir cette évolution, même si parfois je dois avouer qu’elle m’exaspérait, comme si elle prenait trop la confiance et se croyait au dessus des autres, comme les autres dieux qu’elle critique. 


Les personnages secondaires sont aussi très bien décrits, perdant parfois un peu de place à mon goût. Je suis une véritable fan de Lexa, j’aime aussi beaucoup Sybille, Thanatos, Yuri…Je me méfiais de Leucé, mais ça, seul le tome 2 vous le dira ;) J’ai aimé découvrir les autres dieux à travers les yeux de Perséphone, j’ai aimé qu’elle se trompe, qu’elle change d’avis vis à vis d’eux et j’ai hâte de rencontrer de nouveaux Olympiens dans le troisième tome. J’ai l’impression qu’à son contact, ils deviennent plus « humains »


Pour ce qui est d’Hadès, il est dépeint comme le dieu sexy par excellence, puissant, virile, mystérieux…Il est tout simplement parfait, un pur fantasme. Malgré tout, il y a quelques petites choses qui m’ont dérangée : la violence des rapports sexuels, la jouissance à chaque fois, rapide comme l’éclair, ses mensonges, son manque de communication et il avait comment dire…. Un côté oppressant. J’ai du mal à comprendre comment ce dieu si vieux et si puissant a pu s’éprendre d’une vierge toute innocente comme Perséphone.  Mais bon, la volonté des Moires…


Pour ce qui est du tome 3, ce fût une déception. J’ai trouvé qu’il ne servait pas à grand chose ; à la fin du tome 2, au moment où Perséphone accepte d’épouser Hadès (mais WTF ? Ca aussi on y reviendra mais ma cocotte, c’est ton premier copain, tu dois pas avoir plus de 25 ans et tu te maries ???) il se met à neiger, déclaration de guerre de la part de la déesse des moissons Déméter (j'ai aimé ce petit clin d'oeil à l'histoire mythologique et à l'enlèvement de Perséphone). Je m’attendais donc à ce que le tome 3 tourne autour de la guerre, mais non, on ne parle que très peu de Déméter, et à la place, un groupuscule attaque les dieux et leurs favoris. Je dois avouer que je n’ai pas très bien compris cette intrigue, nous sommes face à une nouvelle titanomachie. Mais comme d’habitude, ce n’est pas cela qui va empêcher Hades et Perséphone de coucher dans toutes les situations possibles. C’est marrant deux minutes, mais bon après ça devient lassant. 

Petit plus dans ce tome, on rencontre encore de nouveau dieux. Dès le début, Hermes était mon préféré, et il le reste encore dans ce tome, blagueur, attentionné, enfantin… Il a tout du meilleur ami parfait du héros. On découvre aussi les failles d’Aphrodite et d’Apollon, chose que j’ai beaucoup apprécié. Cela les rends plus humains, on comprend mieux leurs actions et on s'éloigne de l'idée que les divins nous sont supérieur. On voit que Scarlett St Clair a fait beaucoup de recherche pour étoffer ses personnages. Outre ses 4 dieux que nous connaissions déjà, Perséphone et le lecteur rencontrent tous les autres Olympiens, et je dois dire que ce sont des moments assez étonnants. J’avais l’impression d’être en face d’un comité de lycéens, et non des dieux les plus puissants qui ont existé. Et apparement, Perséphone a eu la même impression car elle ne s’est pas privée de les rembarrer. Je ne sais duquel entre Zeus et Poséidon était le plus lubrique. Et malheureusement, par rapport à Aphrodite et Apollon, je les ai trouvé très plats : deux vieux dieux qui n'ont que faire de la vie des mortels et qui ne pensent qu'à leur pomme. C'est pourquoi c'était si étonnant (et un peu amusant je dois avouer) de voir Perséphone leur tenir tête. Notre héroïne devient de plus en plus confiante et de plus en plus puissante, je me demande si ce n'est pas elle dont parle la prophétie de fin...

Bien que ce tome 3 m'ait déçue, j'ai quand même extrêmement hâte de lire la suite. Cette saga est additive au possible. Elle est bien écrite, reprend les mythes grecs et les place dans notre monde contemporain. On voit que Scarlett St Clair a fait énormément de recherches. Les personnages sont attachants, Lexa, Hermes, d'autres un peu plus têtes à claque, Hermès, Perséphone, mais en même temps, ça fait du bien de voir une héroïne se battre pour se qu'elle veut. Finalement, elle est comme nous, elle a des désirs, de la colère en elle, qu'elle ne sait pas canaliser. Elle apprend petit à petit, échoue parfois, mais progresse, quoiqu'il arrive. Et je veux retenir ça, quoiqu'il arrive, quelques soient nos échecs, ils nous font progresser. 

vendredi 16 septembre 2022

Tout Ira bien, de Stéphanie Richard


Titre : Tout Ira bien
Autrice : Stéphanie Richard
Edition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Nombre de pages : 128
Parution : 7 septembre 2022
Coût : 12,90€








4ème de couverture :

Ira, ce qu'elle préfère, c'est détruire : elle va tout casser, y compris elle-même et rien ne pourra l'en empêcher : ni ces poèmes qui sortent d'elle comme des bombes ni sa passion pour Louise Michel. À moins que... ? Il y a dans sa classe une fille, une nouvelle. Tess. " Sainte Tess ", elle l'appelle. Ira la trouve insupportable, mais Tess remue en elle un truc bien enfoui... une pulsion de vie comme une loupiotte dans la nuit planquée derrière la pierre de ses poings.

Mon avis : 

Merci aux éditions Sarbacane pour cette lecture

Un livre coup de poing. Je dois dire que j’étais un peu sceptique au départ, Jeux Jaloux n’avait pas été un coup de coeur, ce livre m’avait perturbée. Mais Tout ira bien est totalement différent, coup, percutant, poétique. Le genre de livre que tu lis en moins d’une heure, impossible à lâcher. 

Ira est au collège, vie difficile, adolescence difficile, elle se bat comme elle peut, en étant difficile. Et au milieu de sa vie de chaos, elle nous livre des poèmes d’une beauté à couper le souffle, ses pensées sous formes de vers libres. 


Tout ira bien, beau jeu de mot n’est-ce pas ? Et quelle question. Comment tout peut aller bien quand on est née au mauvais endroit ? Quand on n’a pas de chance ? Quand on a décidé d’abandonner ? Je me pose moi-même la question. Et pourtant, malgré sa carapace, Ira va grandir, elle va évoluer, grâce à Tess. Tess, la fille modèle, parfaite, la fille que Ira déteste. Mais c’est cette fille justement qui va aider Ira. 


Ce livre m’a donné un coup de poing. Il m’a tenue en haleine pendant toute ma lecture. Je voulais que Ira s’en sorte, je voulais qu’elle retrouve l’envie de vivre. La voir se démener avec sa vie, la voir s’enfoncer me faisait mal, et en même temps je la comprenais, elle n’a plus d’espoir, elle ne veut plus d’illusion, de désillusion. 


Mais elle va trouver. Grâce à Tess, une relation que j’aurais d’ailleurs aimé plus détaillée, Ira trouvera un moyen de canaliser sa colère, un moyen sain, un moyen d’être heureuse. 

mardi 13 septembre 2022

Les Facétieuses, de Clémentine Beauvais


Titre : Les Facétieuses
Autrice : Clémentine Beauvais
Edition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Nombre de pages : 320
Parution : 24 août 2022
Coût : 17€





4ème de couverture : 

L'héroïne, Clémentine Beauvais, autrice jeunesse déprimée par une série d'échecs littéraires et amoureux, trébuche sur une curieuse énigme historique : 
QUI ÉTAIT LA MARRAINE LA BONNE FÉE DU PETIT PRINCE LOUIS XVII, FILS DE LOUIS XVI ET MARIE-ANTOINETTE ? 
Comment cette fée - dotée, comme toutes ses consœurs de l'époque, de pouvoirs magiques puissants - a-t-elle pu abandonner le petit prince à une mort atroce ? Plus étrange encore, pourquoi a-t-elle disparu des archives de l'Histoire après la Révolution ? 
Et si derrière ces mystères se trouvait la clef d'une autre, encore plus grand : 
QUE S'EST-IL PASSÉ LE JOUR OU LA MAGIE S'EST EVAPORÉE ?

Mon avis : 

Merci aux Editions Sarbacane pour cette lecture

 Bon. Cela fait déjà deux semaines que j’essaie d’écrire ma chronique sur Les Facétieuses ; j’ai l’impression d’être Clémentine qui n’arrive pas à écrire son roman. Alors, comme il faut bien partir de quelque part, partons comme Clémentine et enquêtons. 

Dans les Facétieuses, Clémentine Beauvais se met en scène comme jamais. De retour en France, déprimée, elle doit écrire un roman pour les éditions Sarbacane, jusque là, on suit, on est d’accord. Sauf que là où ça pêche, c’est que l’éditeur Tibo Bérard, lui impose le genre fantastique. Or notre Clémentine n’aime pas ça, le fantastique, ce qu’elle aime, elle, c’est le réel, la vie. Et puis, comme tombée du ciel, une dame vient lui parler de Louis XVII, le fils de Louis XVI, et depuis cette discussion, elle ne peut s’empêcher de penser à ce personnage, à cet enfant et surtout, à sa marraine la bonne fée. A partir de là, Clémentine Beauvais s’amuse comme une folle. Elle part à la recherche de cette marraine, et nous, on la suit dans son enquête, dans ses recherches, sa vie, ses échanges avec Tibo, sa vie amoureuse, familiale…

Ce livre est déstabilisant, entre réalisme et fantastique, on ne sait que croire. Clémentine Beauvais oscille entre sérieux et délire, Les Facétieuses est tellement différent de ses autres romans, il est unique en son genre, casse les codes, le « 4ème mur ». Je ne pouvais m’empêcher de me demander si tout cela était vrai, si les marraines la bonne fée avaient réellement existé ; mais je me forcée à ne faire aucune recherche, à laisser Clémentine Beauvais m’emporter dans son autofiction. 

Dans Les Facétieuses, Clémentine Beauvais interroge l’histoire mais aussi les inégalités sociales. Et je crois que c’est la seule partie du roman avec laquelle j’ai eu du mal. En effet, j’ai eu l’impression que cela arrivait comme un cheveu sur la soupe, comme s’il fallait donner un message à son roman. 

Sinon, pour moi, Les Facétieuses est un roman loufoque, brillant… magique, qui passe à ça du coup de coeur. Mais qu’est-ce que j’ai aimé cette confusion dans laquelle il me plongeait, cette idée que la magie existe encore, par petites touches.

samedi 10 septembre 2022

J'ai égaré la Lune, de Erwan Ji


Titre : J'ai égaré la lune
tome 2
Auteur : Erwan Ji
Edition : Nathan
Nombre de pages : 464
Parution : 15/03/2018
Coût : 16,95€










4ème de couverture : 

Quand j'étais petite, j'imaginais ma vie à vingt ans. J'irais à la fac à New York, je partagerais une petite chambre avec une coloc râleuse, et mon copain m'appellerait "chérie". Je viens d'avoir vingt ans. Je vais à la fac à Tokyo, je partage une grande maison avec six colocs géniaux, et ma copine m'appelle "ma petite otarie". Alors oui, je suis peut-être pas très forte en imagination de vie. Mais tu sais quoi ? C'est pas grave. La vie, c'est comme une blague. C'est plus rigolo quand t'as pas deviné la fin.

Mon avis :

 Je me souviens avoir adoré J’ai avalé un arc-en-ciel que j’avais découvert par hasard dans mon CDI en seconde ou en première ; je l’avais même lu deux fois ! Quand J’ai égaré la Lune est sorti, j’ai hésité à le lire, j’avais peur d’être déçue. J’ai attendu longtemps et je n’ai pas pu m’empêcher de l’emprunter à la bibliothèque. Et qu’est-ce que j’ai aimé ! 

Puce et Aiden, toujours ensemble, entame leur deuxième année d’études post-bac et pour cela, elles s’envolent au Japon ! Malheureusement, Aiden a une proposition de stage à Los Angeles qu’elle ne peut refuser, et Puce se retrouve seule à Tokyo.

J’ai adoré découvrir ce pays à travers ses yeux. J’aime sa façon de penser en deux langues : français et anglais, de comparer les expressions et les habitudes des Tokyoïtes. J’étais complètement dépaysée, ce voyage me faisait un bien fou moi qui suis coincée dans ma clinique. 

Les lettres arc-en-ciel d’Aiden en français étaient magnifiques. C’était tellement beau de découvrir des bribes de leur histoire à travers ce français bancal mais aimant. 

J’aime toujours le style d’Erwan Ji, le blog de Puce, comme un journal intime, est entrainant, fluide. On a accès à ses pensées, aux évènements, parfois avec du recule, aux anecdotes…

Puce m’a encore une fois fait tombée sous son charme. Rigolote, spontanée, maladroite, elle se remet en question et veut le Vivre, le grand Vivre, elle ne veut plus attendre et veut tout découvrir. J’ai aimé ce côté de sa personnalité. 

Avec J’ai égaré la Lune, j’ai retrouver le goût de vivre, le Vivre que cherche Puce. J’ai tout ressenti avec elle, ses peurs, ses joies, ses doutes. Je vivais avec elle, dans sa colocation japonaise. Grande colocation d’ailleurs puisqu’ils étaient 6 et tous d’origines différentes. Ca apportait beaucoup de diversité culturelle au roman, et Erwan Ji n’a pas lésiné sur les informations japonaises sans pour autant nous écrouler dessous.

Cette lecture était parfaite. Je ne sais si c’est le contexte dans lequel je l’ai lue, mais je n’ai rien à redire dessus. Elle aborde de multiples thèmes : le voyages, la découverte, les relations à distance, la colocation, la maladie, « l’analphabétisme de luxe ». Mais surtout, et je ne le répèterai jamais assez, Puce, tu m’as donné envie de Vivre.

samedi 20 août 2022

C'est comme ça que je disparais, de Mirion Malle


Titre : C'est comme ça que je disparais
Autrice : Mirion Malle
Edition : Edition La Ville Brule
Nombre de pages : 208
Parution : 17/01/2020
Coût : 19€




 TW : dépression, santé mentale

4ème de couverture 
L’autrice et dessinatrice Mirion Malle a fait des études de bande dessinée l’ESA Saint-Luc (Bruxelles) et est également titulaire d’un master de sociologie, spécialité études féministes. Bien connue pour ses BD didactiques, elle a publié en 2016 Commando Culotte (aux éditions Ankama, Label 619), en 2017, elle illustre Les règles, quelle aventure ! (textes d’Elise Thiébaut, éditions la ville brûle), un livre sur les règles destiné aux pré-ados et aux ados. En janvier 2019, elle publie La Ligue des Super Féministes (éditions la ville brûle).

Très attendue, il s’agit de la première BD de fiction de Mirion Malle, bien connue pour ses BD didactiques aussi percutantes qu’hilarantes. Elle nous livre avec C’est ainsi que je disparais une tranche de vie douce-amère, très « nouvelle vague » dans la façon dont l’héroïne et les personnages qui gravitent autour d’elle donnent à voir leurs difficultés, leurs peines, leur relations amicales et amoureuses. Mirion Malle nous entraîne au plus près des personnages et de leurs émotions, et surtout au plus près du mal-être et de la dépression vécue par l’héroïne, Clara, dans laquelle nombre de jeunes adultes se reconnaîtront.

Cette BD aborde en effet le sujet de la santé mentale et de la dépression. Et Mirion Malle, avec le talent qui est le sien, le fait avec énormément de sensibilité et de pudeur, par petites touches impressionnistes et sensibles composant un tableau particulièrement touchant.

On retrouve par ailleurs dans cette première BD de fiction des thèmes qui traversent ses autres ouvrages (la sororité, le soutien, l’écoute, les chansons des années 2000, la communication et les réseaux sociaux) et on y découvre la vie à Montréal (et le parler québécois qui va avec !).

Mon avis 
J'utilise cette bande dessinée pour vous parler de moi, de mon année. Comme Clara, l'héroïne, j'ai eu le goût de mourir, comme elle j'ai souffert de dépression, et comme elle, mes proches avaient du mal à comprendre.
Clara a subit un traumatisme et ne s'en remet pas. Elle se sent vide, perdue, elle s'efface, s'isole... Elle essaie de lutter, mais entre crises d'angoisse et phases dépressives, difficile pour elle de remonter la pente malgré l'inquiétude de son entourage.

Je n'ai pas subit de traumatisme, j'avais tout pour être heureuse, comment, pourquoi suis-je tombée si bas ?
J'au lutté d'octobre à mai en janvier, mon amoureux, qui était devenu mon seul pilier, m'a quittée, et j'ai sombré ; je voyais une psychologue et un psychiatre régulièrement. Il y avait des moments où ça allait, je suis partie à Lyon, à Bruxelles, à Florence. Mais il y avait toujours ce nuage noir au dessus de ma tête. Même entourée je me sentais seule, je faisais semblant, je me calquais sur les autres, prenais leur comportement. Parfois je n'arrivais pas à me lever, je ne pouvais plus lire, je m'alimentais mal. 
Et puis en mai, j'ai appris le cancer de ma mamie, j'avais déjà perdu mes deux autres grands-parents ces quatre dernières années. Ca été trop, je n'ai pas pu, j'ai déconné, je crois que c'était une façon pour moi de gérer, et d'appeler à l'aide. 
J'ai été entendu. J'ai d'abord été hospitalisée à domicile. Je n'arrivais toujours pas à lire. Je ne me sentais pas mieux, je faisais semblant. Et puis ça n'a plus suffit ; j'ai été hospitalisée trois semaines à Charles Perrens puis un mois et demi à la clinique Béthanie. 
Mes idées noires se sont peu à peu dissipées, même si je sens encore la présence de se nuage noir qui peut m'engloutir n'importe quand, de ce crabe d'angoisse qui me grignote de l'intérieur, et même si ma dépression s'est calmée, elle a exacerbé mes troubles alimentaires. 
J'ai vécu dans une bulle pendant près de deux mois et c'est cette bulle qui m'a redonné envie de lire. Je ne savais pas si je voulais vivre, j'avais besoin de soutient, de voir d'autres vies que la mienne, des vies heureuses, des vies "normales"

"Entre la vie et la mort, il y a une bibliothèque, dit-elle. Une bibliothèque aux étagères sans fin. Où chaque livre offre une chance d'essayer une vie que tu aurais pu vivre. Une occasion de voir comment cela se serait passé si tu avais fait d'autres choix... Aurais-tu fait autre chose si tu avais eu la possibilité d'effacer tes regrets ?"
La Bibliothèque de minuit, de Matt Haig

Et ça a marché. J'ai retrouvé goût à la lecture, un petit peu à la vie. Je vais continuer de lutter, lutter contre mes troubles de la personnalité et lutter contre l'anorexie. Parce que je veux vivre, je veux travailler dans les métiers du livre, comme Clara (étrange coïncidence n'est-ce pas ?), valider ma L3 à Paris en 2024 et entrer en master édition et commercialisation du livre.

Je me suis retrouvée dans C'est comme ça que je disparais. Ce n'est pas toujours facile pour nos proches de vivre ça, ils peuvent être maladroits, ne pas comprendre bien qu'habités des meilleurs intentions, et je trouve que Mirion Malle a parfaitement bien retranscrit ça, avec des pistes pour nous soutenir ; je l'ai fait acheté à mes parents.

Si vous avez connu la dépression, ou connaissez quelqu'un qui en souffre, ou juste parce que la santé mentale est importante et qu'il faut lire des livres dessus, lisez cette bande dessinée. Et vivez, je vous en prie, vivez de tout votre coeur.

Enora