J'ai trouvé le principe plutôt sympa, donc quand l'envie m'en prendra, pourquoi ne pas le faire?
Ce genre d'article est pour moi l'occasion de vous partager certaines de mes lectures sur lesquelles j'aurais du mal à disserter longtemps.
Croire au merveilleux m'a pris à la gorge, il m'a entrainé avec lui, sous l'eau, toujours plus profond. J'avais vraiment cette impression de mélange entre liberté, ivresse (oh coucou ivresse des profondeurs, sujet de mon TPE de première ^^), et la difficulté qu'est de respirer sous l'eau. Parfois, je n'avais pas le choix, je devais arrêter cette lecture, comme un noyé qui sort la tête, j'aspirais une grosse bouffée d'air et waw. Besoin d'une pause.
Je retiens deux choses de cette lecture : une difficile compréhension et une écriture magnifique.
Le protagoniste nous parle de plusieurs choses à la fois, retours en arrière successifs, présent se mélangeant au passé, à ses pensées. Cela me perdait un peu, accentuant l'impression de se noyer dans le livre.
Impression due, certes au sujet : l'eau, le merveilleux, la noyade, les sirènes ; mais surtout à l'écriture si poétique, une écriture qui m'a particulièrement touchée. Des propositions courtes, par à-coup, qui me mettaient en transe.
Le protagoniste est perdu, César a perdu sa femme, la femme de sa vie, et il n'arrive plus à vivre sans elle. Ce livre, c'est comment, après avoir touché le fond de l'eau, il arrive à refaire surface. Difficilement, se battant contre les flots, aidé par des légendes antiques, il reprend goût à la vie.
I
LE MORT
France, Paris & Italie, Amalfi
Faire propre
Aujourd'hui je vais mourir.
Je ne suis pas malade.
Je ne suis pas ruiné.
Je n'arrive plus à vivre, c'est tout.
Amputé à ce point, est-ce qu'on peut même employer le mot : vivre ?
J'ai longtemps cru que j'y arriverais. Cru tout ce qu'on m'a raconté : l'apaisement qui suit l'acceptation de la mort de l'être aimé, puis sa renaissance sublimée sous forme de souvenirs... Tu parles. Je ne pense plus qu'à ses cendres flottant sur l'eau. J'ai leur goût dans la bouche.
La nuit, on tend les bras et il n'y a plus personne, plus rien.
Je ne peux pas la faire revenir, mes mots ne me servent à rien, or je n'ai que les mots, alors je veux mourir.
Plus personne ? J'aggrave mon cas : il y a quelqu'un. Un enfant, notre fils, six ans. Mais l'amour que j'ai pour lui, l'amour qu'il me donne, et même la somme de ces amours ne parviennent pas à équilibrer le plateau de la balance. Ca penche beaucoup trop, de l'autre côté, sur le plateau vide, celui qui m'attire.
Lorsque je le regarde, lui, je la vois, elle. Et je lui en veux, à lui, comme à elle. Les mêmes traits, le même défi dans le regard sombre, la même grâce, la même peau, les mêmes colères.
Alors en finir. Je sais que je bafoue tous mes engagements de père en écrivant ça, mais en suis-je encore un ?
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