titre : Le Dernier Jour d'un condamné
auteur : Victor Hugo
édition : Flammarion
collection : GF
nombre de pages : 185
parution : 1829
coût : 2,88
lecture n°
Synopsis :
Un homme sans nom dont on ne sait rien, pas même le crime, vient d'être condamné à la guillotine : il ne lui reste que quelques jours à vivre.
Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations : son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.
Cette histoire, Victor Hugo espère qu'elle sera «un jour utile à d'autres»... Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) se présente comme «la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir».
Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort
Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations : son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.
Cette histoire, Victor Hugo espère qu'elle sera «un jour utile à d'autres»... Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) se présente comme «la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir».
Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort
Mon avis
Je connaissais la plume de Victor Hugo. J’avais commencé Les
Misérables puis arrêté, trouvant l’écriture trop lourde, les descriptions
trop longues. J’appréhendais donc un peu ma lecture. J’avais peur de trouver un
livre long, sans action ni sentiments.
La
couverture de mon édition étant blanche, et ne possédant pas de synopsis, je
n’avais aucune indication sur l’histoire, le titre était mon seul indice.
Néanmoins, il m’attirait : Le Dernier Jour d’un condamné. C’est
simple, concis, accrocheurs. Je m’imaginais les sombres
pensées d’un homme condamné à mort. Pourquoi avait-il écopé de cette
peine ? Qu’avait-il fait ? S’en voulait-il ? Ou au contraire, ne
regrettait-il rien ?
« Maintenant je suis captif. Mon corps est aux
fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une
sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée, qu’une
conviction, qu’une certitude : condamné à mort. »
J’ai tout d’abord arrêté ma lecture à la fin du
chapitre 2. Le livre étant court, je
voulais m’assurer de pouvoir choisir mes passages. Le condamné est le
narrateur, on ne sait rien de lui, ni son nom, ni son apparence, et au moment
où j’écris, il vient d’être condamné à mort.
Durant le premier chapitre, il est emprisonné, regrette sa
liberté, et nous conte comment s’est déroulée sa condamnation. C’était une belle
matinée d’août, il était serein, ne craignait rien, et s’était même permis une
touche d’humour. Alors que son avocat, optimiste, lui annonçait qu’il ne devrait
écoper que de travaux forcés à perpétuité, le condamné répondit :
« plutôt cent fois la mort ! » Quelle ironie.
La sentence annoncée lui provoque un choc, il ne s’y attendait
pas. Et alors que lui, tombe des nues, la foule est heureuse, joyeuse. Pour
elle, une condamnation n’est qu’une attraction, un motif de distraction. En
attendant la pendaison, l’homme ira en prison, pendant six semaines, nous
apprend une jeune fille en battant des mains.
Même s’il s’agissait d’une pratique courante à l’époque, je ne
peux m’empêcher d’être choquée par ces quelques phrases. Comment peut-on se
réjouir de la mort d’un homme ? Il a autant le droit de vivre que nous.
Qui peut se déclarer aussi supérieur pour décider du destin d’autrui ? Des
questions en amenant d’autre, je me demande ce que cet homme fait là. Quel
crime a-t-il commis ? Cela méritait-il la mort ? L’auteur se garde
bien d’y répondre, et cela accentue ma curiosité.
« Ils disent que ce
n’est rien, qu’on ne souffre pas, que c’est une fin douce, que la mort de cette
façon est bien simplifiée.
Eh ! qu’est-ce
donc cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ? Qu’est-ce
que les angoisses de cette journée irréparable, qui s’écoule si lentement et si
vite ? Qu’est-ce que cette échelle qui aboutit à l’échafaud ?
Apparemment ce n’est
pas là souffrir.
Ne sont-ce pas les
mêmes convulsions, que le sang s’épuise goutte à goutte, ou que l’intelligence
s’éteigne pensée à pensée ?
Et puis, on ne souffre pas, en sont-ils
sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-on que jamais une tête coupée se
soit dressée sanglante au bord du panier, et qu’elle est crié au peuple :
Cela ne fait pas de mal !
Y a-t-il des morts de
leur façon qui soient venus les remercier et leur dire : C’est bien
inventé. Tenez-vous en là. La mécanique est bonne. »
Pour mon deuxième passage, j’ai choisi d’arrêter
ma lecture à la fin du chapitre 34, il me reste peu de pages. Le condamné est
presque mort, dans deux heures, il sera mort.
Dans les chapitres
précédents, il avait eu droit à un carnet où il notait toutes ces réflexions.
C’était tellement beau. Ses pensées étaient paradoxales, parfois lasses et
résignées parfois sereines et joyeuses. J’avais l’impression qu’il ne croyait
pas à sa condamnation, comme s’il allait se réveiller d’un mauvais, mais simple
rêve.
A la fin du chapitre 34, il
est dans une cellule nue et attend « d’épouser la veuve ». Il attend
et il pense. Ses pensées se perdent dans sa mémoire, sans barrière, sans logique.
Maintenant il se rend bien
compte qu’il n’y échappera pas. Il mourra. Pendu. Il n’a plus cette lassitude
du début. Il n’a que les regrets. Mais à cause de quoi ? Je ne le sais
toujours pas à ce moment du livre, et je m’impatiente. J’aimerais enfin connaître
le crime pour lequel il doit mourir. Je ne sais qu’envisager pour la suite,
c’est bientôt la fin, et je ne songe pas à un miracle pour le condamné. Il
mourra, j’en suis sûre. Néanmoins, je me demande comment Victor Hugo relatera
cet épisode, et si, enfin, nous saurons quelle crime a commis le condamné.
Je referme le livre sur ces deux mots :
Quatre heures. Je trouve qu’ils closent magnifiquement bien le roman, puisque
c’est l’heure à laquelle le condamné doit mourir.
Néanmoins, une question subsiste. Pourquoi cet homme a-t-il été
condamné ?
La plume de Victor Hugo est tout simplement sublime. Elle paraît
naturelle, fluide, à la fois retenue et engagée. Je dis engagée car il s’agit
d’un livre de l’époque romantique, écrit pour dénoncer la peine de mort, tout
comme Claude Gueux que je vais commencer.
L’intrigue est certes restée un peu plate, mais la personnalité du
condamné était tellement intéressante. Paradoxale, ambiguë, j’arrivais rarement
à le cerner. Néanmoins, peut-on comprendre les dernières pensées pensées d’un
homme qui va mourir et qui le sait ?
Rien que pour cette question, cette réflexion que le livre nous
donne, je le conseillerai à d’autres lecteurs.
J'avais bien aimé et je suis d'accord avec toi qu'il est important de le lire pour les réflexions qu'il apporte mais bon, ayant bien aimé j'ai tout de même été déçue du côté assez "plat", je m'attendais à autres choses :)
RépondreSupprimerC'est un classique mais c'est dommage que tu es ete déçue :'(
SupprimerJe ne pense pas lire ce livre mais bon, ça reste du Victor Hugo donc un classique à lire :)
RépondreSupprimerUn très beau classique ;)
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